Les auteurs nous invitent dans un univers proche de celui de Thorgal. On y retrouve des peuples guerriers et un homme qui a la même morphologie mais aussi le même caractère que le fils des étoiles. L’histoire ici est plutôt classique sur le fond, un homme, Valgar de Valta, est poursuivi par un guerrier farouche car il a donné un enfant à la fille de ce dernier. Valgar est donc obligé de prendre la fuite, et, pour survivre, va devoir partir en quête… Retrouver un homme au manteau rouge. Tout commence donc très vite, entre fuite et combats, avec un rythme soutenu pour les 20 premières planches qui laissent penser qu’on a entre les mains un nouveau diptyque d’aventure empli d’actions. Oui mais voilà, les auteurs ont décidé de se tourner ensuite plus sur le côté psychologique des personnages les laissant interagir entre eux. Cela permet de les faire évoluer, eux et leurs relations, en observant les impacts que cela aura sur les futures décisions qu’ils prendront. Le découpage est donc inégal dans l’album. On commence avec un découpage rythmé, qui colle parfaitement à l’action et capte rapidement l’attention de son lecteur. Puis on se retrouve avec des passages plus longs entrecoupés de sauts dans le temps de quelques jours à quelques mois pour se focaliser sur les personnages. Cela m’a un peu déstabilisé au départ et j’avoue avoir trouvé cela dommage de ne pouvoir lier les deux sans en délaisser une partie. Mais raconter une telle saga sur un diptyque impose de faire certains choix. D’un autre côté, elle permet d’amener un nouveau point de vue à une trame assez classique et donne ainsi un intérêt supplémentaire à ce premier album. Côté dessin, rien à redire, c’est simplement superbe. Un peu dans la lignée de Thorgal, le dessinateur maîtrise aussi bien les paysages que les personnages et c’est un vrai plaisir à parcourir. Un premier album accrocheur donc avec une histoire rapidement prenante. On se rend compte que les auteurs tissent des fils un peu partout et que le tissage final risque d’être aussi complexe qu’intéressant. Les deux points forts de cet album sont clairement les dessins d’un côté et l’originalité du scénario qui préfère placer la quête principale en second plan pour mettre en avant les relations des personnages et les conséquences de leurs évolutions. Le seul bémol reste dans l’alternance de deux genres bien différents, le côté action qu’offre la première partie de l’album, et le côté psychologique présent dans la seconde partie dont le savant mélange, qui fait tout l’intérêt de ce diptyque, pourrait ne pas plaire à tout le monde.