Tout d’abord, comme il est indiqué en 4ième de couverture, 2012 marque les 10 ans des éditions Emmanuel PROUST, qui ont su donner leur chance à des auteurs ou des ouvrages moins évidents et grand public, et qui ont permis de diversifier et renouveler le genre BD. Je suis partagé après lecture de cet ouvrage. La forme noir et blanc de l’ouvrage correspond bien à ce récit d’introspection de l’icône Che Guevara. Les dessins allient souvent précision du trait et simplicité et justesse du rendu. L’histoire par contre entremêle plusieurs périodes (Cuba, Argentine, Congo, Bolivie, …) dans un joyeux méli-mélo aventureux à l’image de l’homme qu’elle décrit mais l’absence de suite chronologique rend difficile le suivi de l’ouvrage. On y découvre l’homme derrière le mythe avec ses travers, ses faiblesses et son insatiable soif de liberté. Au global, cette plongée dans la vie du Che est salutaire. Elle en rappelle l’idéal collectif humaniste qu’il a poussé, promu, défendu dans les révolutions du monde et la violence des combats et la mort qui allait de pair. L’ouvrage montre aussi que derrière tout héros un homme siège et que l’homme public a tout donné au dépend de sa vie personnelle et privée.