Dans un univers de western spaghetti version mexicaine, on suit un prisonnier venant d'être libéré après 20 ans d'enfermement. C'est un homme apaisé, adepte de la méditation avec lequel nous faisons connaissance. Un homme que son passé va rattraper, avec ses règlements de compte, son magot caché, et une fille dont il ignorait l'existence. Le dessin est une vrai bonne surprise. Anguleux, en saillis de muscles, de traits et de formes. Rien n'est adoucit, ni dans le propos, ni dans les situations, ni dans les paysages. Le soleil est écrasant, le passé noir et sordide ; chaque visage est torturé. Le tout est un univers d'êtres et d'espaces tourmentés. Les couleurs et la mise en page alternent les ambiances sans effets excessifs et avec un résultat réussi pour les transitions entre vie virulente et méditation spirituelle. L'histoire possède tous les ingrédients d'un roman policier noir : repenti, magot dissimulé, flics ripoux, bande organisée et son parrain dingo, belle pépé inaccessible. Un départ sur les chapeaux de roues en somme, pour une série qui risque de laisser peu de temps à son héros pour méditer entre deux scènes d'action.