On avait quitté Violette, L(e)ïla et Hélène sur le seuil d'un appartement, avec une colocation probable à venir. Nous les retrouvons après quelques mois de vie commune, fêtant l'anniversaire de L(e)ïla. Le laps de temps écoulé entre les deux tomes leur aura permis de vivre un tas de choses qu'on ignorera parfaitement et c'est plaisant. On les retrouve donc dans leur appartement, séparé en trois, nous interrogeant spontanément sur les bénéfices de leur colocation sur leurs vies respectives. L'album bénéficie une fois de plus de ce découpage quasi-cinématographique qui offre des instants de vie communs ou dissociés permettant une plongée plus avant dans l’intime de ces jeunes femmes. Aussi, petit à petit, se construisent devant nous des êtres fragiles, qui cachent avec plus ou moins de facilité leurs blessures. Autour de L(e)ïla, le mystère ne désépaissit pas. Violette semble délaisser sa thèse, se montre moins acharnée et pointilleuse. Son visage se marque, ses yeux se cernent, elle déprime. Hélène a repris ses études, finalement. Mais est prête à de nouveau les lâcher. Et autour d'elles, des histoires...de mecs,de famille... Trois personnalités différentes, complémentaires qui vivotent ensemble puisant leur force dans ce nouvel équilibre, aussi instable soit-il, tentant de se construire ou se reconstruire. La fin du tome laisse entrevoir un nouveau basculement pour ces jeunes femmes. Le dernier puisque Le Bel âge est une trilogie annoncée.