Un peu brouillon au début (changements de lieux, sauts dans le temps), le scénario s’éclaircit au cours des pages pour atteindre un rythme de croisière assez soutenu. On est face à un thriller mélangeant mafia et cyber-criminalité. C’est un peu déroutant.  Autre problème, les personnages manquent de profondeur et tombent un peu dans le cliché (ex-soldat ayant perdu un proche en Afghanistan par exemple). Peut-être les auteurs ont-ils voulu trop en mettre. L’histoire principale se suffisant à elle-même, le cliché «lutte des classes» des deux protagonistes indiens est un peu de trop. D’accord, il fallait les insérer dans l’histoire, mais il n’était pas nécessaire d’en faire un mélo. Ils auraient même pu déjà être présents, ça n’aurait rien retiré au scénario, qui aurait gagné en clarté. Peut-être que deux tomes ne suffisaient pas pour tout développer ? Il faut savoir choisir... Le dessin, d’un style moderne, s’affine au cours du tome mais reste assez particulier. Les expressions sont un peu exagérées et assez peu naturelles. La mise en page s’éloigne aussi des sentiers battus, ajoutant un peu plus de confusion dans le début du tome. En bref, un premier tome qui veut en montrer beaucoup et qui finalement en montre trop.