C'est étrange comme parfois un récit, une atmosphère, une manière de partager l'histoire et les décors, vous entraînent rapidement. RG réunit ces éléments complexes. Le récit est pourtant simple, tiré en partie de faits réels par le scénariste Pierre DRAGON, qui appartient aux Renseignements Généraux français : les RG. Le dessin, parce qu'il dépeint l'ordinaire, semble ordinaire, mais habité souvent d'émotions des plus douces aux plus contradictoires. Cela ressemble à un roman illustré dans le style narratif, avec la création d'ambiances colorées par planche ou ensemble de planches, de jour et de nuit, pour rythmer le déroulement du récit. L'histoire raconte les longues planques, les recherches et recoupements, et les résolutions d'enquête qui ont du mal à se transformer en sanction. On semble plus proche du quotidien d'un policier quel qu'il soit que ce que nous montre les séries américaines. Comme les images des racines du début et de fin du premier tome, on suit le méandre de l'enquête, le chemin tortueux des escroqueries et l'entrelacement des afflux d'adrénaline et de malêtre des protagonistes. Un récit en demi-teintes édifiant.