Pitoyable la vie d'Egon Schiele. Avec un ego démesuré et un égocentrisme qui ramène tout à lui sans conscience du mal qu'il engendre. Un égoïsme qui lui fait prendre 24 jours de prison pour la fin du monde, qui l'empêche d'accompagner sa femme enceinte mourante de la grippe espagnole, préférant se cacher dans le couloir. Le personnage que l'on nous présente est pitoyable et veule. A-t-il quelque talent ? Je ne suis pas à même de le dire. Par contre l'auteur de l'ouvrage n'en manque pas. Il s'approprie l'histoire et la raconte sans faux semblants, sans magnifier Egon Schiele sous prétexte de talent, simplement en racontant sa vie faite de mensonges et trahisons, y compris vis-à-vis de lui-même et de son travail. Le dessin lui-même est peintures. Les traits sont assurés, parfois esquissés, parfois fignolés à l'extrême. Les couleurs sont traitées comme partie intégrante de l'œuvre de la case, pas dans un souci de réalité, mais dans la construction globale, soit d'une page, soit d'un ressenti. Le tout donne une œuvre plaisante à parcourir, même si le personnage principal donne peu envie de s'intéresser à sa vie. Un auteur, par contre, à suivre.