Cela ressemble aux vielles BD de cowboys de notre enfance, style Kit Carson, au format agenda souple de poche, plein de coups de feu, de villes du far West et de bandits très méchants que le bon finissait toujours par vaincre. Nous suivons les aventures de Harvey Drink Water (au nom un rien décalé dans ce monde de soiffards) dans le lieu où il va faire son métier de journaliste remplaçant : un quartier d'une ville du far West avec la plus forte densité d'escrocs au m2. Il pense y trouver vengeance, fortune et amour, mais comme le lui dit son guide Ivy, qui trop embrasse se retrouve avec rien, et il va falloir gérer les priorités. L'ouvrage se présente sous la forme de chapitres, chacun traitant d'un personnage, d'un caractère particulier, avec le réalisme âpre et rude que l'on associait à la conquête de l'Ouest. Le dessin est simple, comme les anciennes BDs de cowboys d'après-guerre, revisité et réactualisée par les couleurs. Les morceaux du puzzle s'emboitent peu à peu pour nous donner à voir un peu des rêves et des réalités de ces aventuriers et aventurières qui ont cru au rêve américain et à la « way of life » du Wild West. Peu ont fait fortune, beaucoup ont rencontré la mort, quelques-uns ont trouvé en effet leur chemin. Un ouvrage atypique plutôt réussi donc.