Dans l’ouest sauvage, la famille Mc Dell, magnat des chemins de fer, choisit une étrange voie : celle de l’amitié, de l’échange de culture et la compréhension avec le peuple indien. Cette posture anachronique ne plait pas à tout le monde et un duel va mettre le feu aux poudres. Il est question ici de culture indienne, un peu à la Derib, auquel le dessin fait penser parfois, de grands espaces rudes et sauvages et de l’évolution de deux communautés. L’une, indienne, est en déclin et le pressent, l’autre, l’homme blanc, entame sa course à la modernité quitte à y perdre son humanité. Le dessin est sensible, dans un style figuratif et simple. Il est en prise directe avec ces espaces qu’il décrit : ample, généreux, naturel. Les couleurs et les traits retrouvent les ambiances des vieux westerns, où les grands sentiments cohabitent avec les grands espaces, et où l’on sait dès l’abord et l’apparence de quel côté, bon ou mauvais, placer un personnage. Une manière d’aborder la coexistence si ce n’est l’entente entre les peuples et les sexes, en donnant à chacun la place qui lui revient. Un bon tome 1 pour un diptyque qui tiendra, j’espère toutes les promesses ici esquissées.