Pour faire d’un vendeur d’assurance au porte à porte un mâle dominant, il faut tout le talent et l’imagination de Boucq. Même si ce n’est pas la série que je préfère de cet auteur, on ne peut que saluer la maîtrise et l’inventivité à la fois du récit et de l’illustration. Il y a en effet une grande inventivité dans les décalages et les oppositions de situation, avec des rappels à l’histoire commune, dont la page 60 peut être un bon exemple. Pour le dessin, l’univers décalé est poussé à son paroxysme, dans le réalisme d’un quotidien réinventé, la présentation gagesque un peu à la Gotlib de Rubrique à Brac, de démonstrations pseudo scientifiques. En bref, un voyage plaisant en absurdie, avec quelques messages mais surtout une intense jubilation, un sentiment de liberté dans le ton et les dialogues avec un dessin parfaitement maîtrisé pour donner corps à ce déferlement loufoque inspiré.