Ce deuxième tome d’un diptyque situé au Kirghizstan est l’occasion de nous faire découvrir ce pays, les tensions politiques et religieuses qui l’agite et le rôle trouble des ONG, qui sous façade bien proprette poursuivent leurs propres buts lucratifs déshumanisés. Plus précisément on y assiste à l’enlèvement de Stéphane Clément et au tournage d’une vidéo de torture le concernant. On comprend aussi qu’il faut se méfier des images et que les intégristes religieux supposés se livrant à ce genre d’opérations ne sont finalement le plus souvent que des malfaiteurs mercantiles, bien loin de considérations coraniques. Le scénario est vif, très construit, proposant une analyse du dessous des cartes. Le dessin est précis avec ces traits noirs, fins, qui précisent les expressions, vieillissent les traits et les bâtiments et l’injection de photos retravaillées pour ajouter le réalisme du reporter au travail du dessinateur. Un bon récit, bien illustré qui instruit sur les tristes réalités du monde.