Adaptation du roman éponyme de Jean-Claude Derey, "Toubab or not toubab" dépeint avec force de noirceur un continent dévasté et à fortiori une capitale ivoirienne rongée par les trafiquants en tout genre (drogue, organes...), les truands, brigands, les tueurs (de l'enfant soldat aux mafieux locaux), les touristes sexuels, les policiers autoritaires et les toubabs libidineux. On est loin, très loin d'Aya de Yopougon...
Comment le pauvre, naïf, incrédule et candide Hondo pourrait-il s'extirper de cette machinerie? Lui qui a fui son désert parce qu'il n'a pas osé avouer la perte accidentelle des chameaux qu'il gardait à son maître et a préféré chercher un travail pour en racheter avant de se représenter devant lui.
Les dessins empruntent un trait semi-naïf. Les personnages sont fouillés, aux caractères bien trempés, aux problématiques complexes. Les couleurs sont ternes et étouffantes, à l'image de l'intrigue qui ne laisse aucune lueur d'espoir poindre. Les textes sont sobres. La seule poésie qui tente d'émerger sort de la bouche du jeune Hondo.
Un roman graphique très noir qui dépeint avec force de pessimisme une Afrique impitoyable et viciée, vision à laquelle les deux collaborateurs -béninois et français d'origine syrienne- ne nous demandent heureusement pas d'adhérer.
En bref
5
Lauriane
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