Ce tome 2 raconte la « retirada » mais vu et raconté cette fois par le père d’Angélita, qui propose un nouvel éclairage au récit et à la lecture des évènements (un peu dans l’esprit Quintett). Le dessin, très sobre et classique donne d’ailleurs l’impression que le père est plus jeune, moins sûr de lui que dans les souvenirs de sa fille du premier tome. Toujours aussi sensible aussi, il semble provenir du cœur d’Edouard Torrents, dont l’histoire familiale a emprunté ces cols des Pyrénées, a foulé ce sable des plages devenues camps, aurait pu emprunter ce convoi de la honte. Ce diptyque est l’histoire édifiante des français d’origine espagnole, si mal reçus et finalement intégrés, celle de ceux qui sont revenus dans leur pays d’origine et ceux qui sont restés, avec des destins divers ; celle d’une période où la France a très mal porté son nom de terre d’asile. C’est aussi un bon roman dessiné, basé sur une histoire solide, des personnages torturés ayant de l’épaisseur, et une illustration simple et belle, pour une histoire humaine particulière ayant valeur de symbole.