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Critique de Isabelle #1

par Auray le jeu. 6 juin 2013 Staff

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Isabelle a le mérite de réunir les grands de la bande dessinée franco-belge telle que Will (Tif et Tondu), Franquin (je présente encore le papa de Gaston Lagaffe, le créateur de personnages mythiques dans Spirou tel que Zorglub ou le comte de Champignac ?), Delporte (célèbre rédacteur en chef du journal du groom et scénariste de quelques schtroumpfs ou du premier Gaston pour n’en citer que deux) ou Macherot (Sibylline, Chlorophylle). Mais de tels artistes peuvent-ils se concorder malgré des univers voisins et passer outre à la déception que peut créer parfois ce genre d’essai ? Le tome dans nos mains présente une couverture solide, épaisse, dans le respect des formats de ce genre, contenant 225 pages parmi elles quatre albums originaux et cinq histoires publiées originellement dans le magazine Spirou. L’introduction a le mérite de rétablir le rôle de chacun, de mettre en valeur en pleine page quelques illustrations et de nous révéler quelques petits secrets tels le que le titre de l’album, qui a pour origine le prénom de la fille de Monsieur Franquin. Dommage que le total ne fait que dix pages avec très peu de texte explicatif (une page si je regroupe). Les premiers courts-récits et albums signés Will (aux dessins), Macherot et Delporte (à l’écriture) paraissent classiques aujourd’hui dans le déroulement du récit, comme dans « Isabelle et le tableau enchanté (1970) où le naïf personnage de M. Floconnet sort des tableaux, mille fois vus dans les couloirs d’Harry Potter en livre ou au cinéma ; pourtant cette idée était bien novatrice à l’époque et surtout exploitée, la suite dans le court-récit « Isabelle et les voleurs » (1971) le prouve. J’étais ravie de retrouver ce petit gentilhomme. Egalement, j’ai adoré « Isabelle et le capitaine » avec son hoquet magique réalisant les vœux, l’idée simple laisse à rêver… entrainant beaucoup de péripéties attendues ou non, on pourrait même exploiter de nouveau ce personnage tant il dégage quelque chose de mystérieux. Il est vrai qu’Isabelle a une dimension plus épique avec l’arrivée de Franquin remplaçant M. Macherot malade (la collaboration aux dessins auprès de Will et aux idées avec Delporte durera en fait dix années malgré une santé améliorée), rien que les couvertures des albums « les maléfices de l’oncle Hermes » (1978) et « L’Astragale de Cassiopée » (1979) donne envie de repartir à l’aventure. Plus sombre avec une nouvelle galerie de personnages tels qu’évidemment l’oncle cité précédemment, mais aussi, la création des sorcières Calendula, l’aïeule et la jeune. Tante Ursule a plus un rôle de comique de situation où elle ne comprend rarement ce qui lui arrive pour notre plus grand plaisir, notamment dans « l’île dont on ne revient pas ». Mon préféré pour ce renouveau de la série où la poésie, le burlesque et la magie opèrent sur un récit rythmé. Cette première intégrale a le mérite d’intégrer de courts récits parfois trouvables que dans les anciens magazines Spirou. Le trio laisse une trace indélébile dans le monde de la bande dessinée par l’existence d’une œuvre à 6 mains de maître qui ont su s’accorder pour nous emporter dans un ailleurs rempli de poésie, de gentillesse, de magie, d’humour et le tout dans un graphisme typique de l’école Marcinelle. Pourtant, Isabelle est plus transparente par rapport aux œuvres phares de ces artistes, elle mérite pourtant de rentrer dans la bibliothèque de ceux qui aiment ce genre, à la rubrique des classiques.

En bref

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