« La galerie des illustres » fait partie de la série de livres sortant pour la fête de papy Spirou 75 ans. L’introduction de Frédéric Niffle, actuel rédacteur en chef du journal éponyme nous indique la raison de l’existence de ces pages : à partir de 2008, pour les 70 ans, il s’agissait de faire découvrir à de jeunes lecteurs la diversification du graphisme et des thèmes à travers un hommage au petit groom rouge… et beaucoup ont tenu à participer, pour notre plus grand plaisir. Donc, il serait plus juste de ma part de prendre quelques exemples plutôt que l’ensemble des planches quand même au nombre de 200. Et, nous pouvons citer les auteurs les plus connus pour la mise en appétit, comme Bedu, Bercovici, Yann, Binet, Bravo, Cabu, Cosey, Derib, Ferri, Fournier, Gotlib, Hardy, Hausmann, Lambil et Cauvin, Pedrosa, Servais, Solé, Tardi, Tome et Janry, Trondheim, Van Hamme, Walthery, Wasterlain, Yoann, Yslaire, Zep. Mais il serait injuste de passer à côté des autres dessinateurs, leurs principales œuvres citées pour chacun dans une liste à gauche mérite souvent d’être connues, et je pense que beaucoup de lecteurs à travers les sympathiques interviews, rechercheront parfois à en savoir plus en lisant une de ses créations. Nous avons à travers le prétexte d’un hommage, un recueil de tous les genres confondus, de graphismes très hétéroclites, voire de manière de traiter le sujet différent. Il est vrai que le sujet traite quand même de Spirou et que pour l’apprécier il faut avoir une connaissance certaine de l’univers qui l’entoure, mais, que l’on apprécie ou pas, on a tous entendu parler ou lu du Spirou au sens large, ou ses propres aventures, et je ne parle pas de Lucky Luke, Gaston, les schtroumpfs, Gil Jourdan, le Marsupilami, Natacha, les Tuniques bleues… Cependant le monde serait trop beau si je ne mettais pas deux bémols, le premier est la redondance de certaines interviews quand on les lit d’affiler, encore un qui aime Franquin, c’est original (pas de sa faute si c’est un génie il faut dire), ou beaucoup d’histoire racontant la petite enfance… Le deuxième, plus grave pour ma part, est à la page 334 dans les propos d’Alec Séverin sur les raisons de son arrêt professionnel : à présent, il prêche pour les témoins de Jéhovah. Ca ne regarde que lui, mais quand on sait les conséquences de refus de transfusion sanguine liée aux idées colportées par cette secte (ou religion pour certains, là n’est pas le débat) il aurait été plus prudent de faire de la prévention pour le jeune public à qui je le rappelle est principalement destiné cette œuvre, j’espère que dans le journal, cela avait au moins été fait. Tout de même, il serait idiot de passer à côté de ce livre malgré son prix de 45 euros, mais la couverture épaisse, le format, le papier glacé sur 391 pages justifie le tout. Seul la couverture est certainement (pardon pour le dessinateur) une des moins réussies, donc ne vous y fier pas. A savoir qu’il existe une édition spéciale conçue pour le salon du livre à Paris 2013 à 1500 exemplaires, la couverture est signée Nicolas de Crécy et à mon humble avis beaucoup plus représentatif, dommage, c’est encore ceux qui auront les moyens qui auront le meilleur exemplaire. Au final, j’ai beaucoup ri sur des anecdotes (ah le rayon livre où l’on lisait pendant que nos parents faisaient les courses), parfois étonné, jamais lassé, et surtout impressionné par tant de genres, d’idées, de parcours professionnels divers, ça vaut le détour et pourtant je ne pense pas être novice en la matière. La galerie des illustres fête avec panache les cinq années de générosité des auteurs qui ont laissé de leur temps auprès de leurs vieux copains Spirou et ses amis, et signe à tous, une œuvre intemporel. A lire et à relire pour la bibliographie, voire même pour reprendre l’interview de son auteur du moment. Et bien sûr, je le conseille à tous les amoureux de Spirou au sens large, voir les amateurs de ce monde pour trouver un auteur qui lui correspond.