Il y a quelques moments forts et baux dans cet ouvrage. Ceux des dessins simples, parfois aplats doux ou torturés, qui touchent, jaillissement de traits, de branches ou angoisse des visages. Il y a des couleurs qui éclatent en alternance avec des paysages noirs et blancs angoissants. Il y a de la poésie parfois, qui suggère un peu de la folie, un peu de l’angoisse et de la douleur devant la décision de garder ou chasser un enfant de l’intérieur d’un ventre, lorsqu’on est une femme. Mais l’agencement de tout cela, le fil ténu qui fait que l’image et le texte ensembles deviennent récit n’est pas là et il faut beaucoup de ténacité et quelques fulgurances pour tenir le lecteur jusqu’au bout de ces lignes.