Il y a des fois où l'on choisit une BD sur un coup de tête pour une couverture qui nous attire, des dessins plaisants... et à la lecture, c'est pile ou face : on adore ou on déteste. J'ai choisi cette BD pour son dessin de couverture faisant allusion à un peintre que j'appécie beaucoup : Jérôme Bosch et son tableau "Le jardin des délices". En plus, les dessins en noir et blanc (enfin sur la majeure partie de l'album!) m'avaient vraiment plus par leur finesse. Autant le dire tout de suite, je n'ai absolument pas été déçue par l'histoire. Nous suivons la vie de 3 personnages depuis leur enfance jusqu'à leurs rencontres. Pourquoi "à l'ombre des coquillages"? Parce que la lune a un jour disparu en s'écrasant sut Terre et que, ensuite, sont apparus des coquillages géants flottant doucement dans le ciel. Certains ont pu être amenés au sol et sont devenus des habitations, d'autres restent indomptables. En fond de ces aventures, il y a une réflexion sur l'acte de création et sur l'art en général parfois un peu bavarde, mais très intéressante. Il y a d'ailleurs quelques réflexions sur la critique qui méritent d'être citées : "Ah la critique!... Soit elle souligne les éléments logiques qui sont à la portée du premier bureaucrate venus... soit elle essaye de saisir ce qui, de toute façon, est insaisissable par le truchement de son langage. Dans les deux cas, la critique frustre et endort" J'espère que cet avis ne frustrera pas José Roosevelt,ni ne l'endormira!! Voici donc un album totalement original par son sujet frôlant à la fois le surréalisme et la poésie (que certains trouveront n'être que les 2 faces d'une même feuille). L'allusion aux surréalistes est sous-jacente par des évocations d'oeuvres ou de peintres. La littérature fantastique et/ou absurde y est aussi très présente car les livres et la lecture sont une composante essentielle de l'histoire. Ce gros album de 185 pages se lit d'une traite une fois ouvert pour le lecteur ou la lectrice qui entre dans ce monde. Il mérite que vous essayiez de le lire.