Lady Doll est un diptyque très étonnant autant par son scénario que par ses graphismes. D'abord le scénario qui ose mettre en héroïne une jeune fille/femme atrocement défigurée et qui se renferme sur elle jusqu'à la folie. Il faut dire qu'elle n'est pas aidée par son entourage : sa mère malade va mourir (avec un petit coup de pouce de son mari), la gouvernante va rendre son tablier et son père la déteste et voudrait récupérer l'argent de son héritage. Les seules amies de Gaja sont ses poupées à qui elle parle alors qu'elle ne parle quasiment à personne... et ses poupées lui répondent dans sa folie ou dans son coeur? Un jeune homme va savoir passer au delà de son horrible physique, mais le père de Gaja va briser ce début d'idylle. Gaja n'a plus de raison de vivre et la fin de l'histoire est tragique. Puis les graphismes qui sont un peu déroutants au début, mais en parfaite adéquation avec le scénario : une mère diaphane, un père démoniaque, une monstrueuse enfant et femme, un amoureux bohème. La colorisation renforce le côté violent de l'histoire sauf dans les flash-back en bichromie. Ce diptyque est un véritable OVNI dans le monde de la BD et mérite le détour au moins pour cela.