En bref : une œuvre de mémoire brûlante d’actualité C’est l’histoire de gens ordinaires devenus extraordinaires et rentrés de ce fait dans la mémoire collective. Ces ouvriers, ces hommes et ces femmes, ont montré en 1973 qu’il était possible de dire NON à la fermeture de leur usine par l’entreprise suisse qui la détenait. Leur quotidien nous est montré, en noir et blanc avec une simplicité de trait et une honnêteté que reprennent les dialogues et les situations. Cette dramatique aventure semble avoir apporté à chacun et chacune une émancipation et un respect de soi et ouvert le champ des possibles. Les récents conflits qui ont émaillés l’actualité, les fermetures d’usine pour donner plus et plus vite aux actionnaires, ravivent la flamme de ces précurseurs dont les « Continental » et les « Unilever » (pour les dénommer eux aussi du nom du groupe qui souhaite les passer pour perte au nom du seul profit) sont les dignes successeurs. Le prologue de Mélanchon et la post-face de Claude Neuschwander, l’un politique, l’autre ex-PDG de Lip, que l’on a laissé tomber, montrent bien cet extraordinaire phénomène dans notre histoire et rappelle l’importance aujourd’hui de l’indignation pour transformer pour nous et nos enfants le monde du travail. C’est donc bien une œuvre de mémoire brûlante d’actualité.