Nicolas de Crécy a écrit une histoire étrange et un peu perturbante : un jeune phoque, Diego, arrive dans une grande ville pour y être pris en charge par le gouvernement qui souhaite le présenter comme candidat au prix Nobel de l’amour, décerné une fois par siècle. Il va être mis entre les mains d’une équipe de professeurs tous plus doctes les uns que les autres. Malgré cet encadrement, il va se lier d’amitié avec un chien. Puis intervient le diable, une truie,… Et on apprend que Diego n’est pas vraiment un phoque… Donc un scénario très complexe (trop ?) où l’on peut se perdre facilement entre les personnages. Puis il y a les graphismes : décalés, parfois franchement bizarres, avec une colorisation oscillant des couleurs sombres aux couleurs lumineuses et même pétantes… L’utilisation du rouge franc et brillant est parfois surprenante. Mais Nicolas de Crécy est un créateur d’architectures grandioses, écrasantes où les personnages sont perdus et semblent si petits et insignifiants. Certaines cases m’ont rappelée des tableaux de Giorgio De Chirico avec ces petits individus au milieu d’espaces immenses bordés de grands immeubles. L’exercice est intéressant mais je l’ai trouvé un peu froid et je n’ai pas réussi à entrer dans ce monde.