C’est l’histoire de 2 enfances qui se croisent : celles de Joseph et de Pierre, son fils. A la suite d’un grave accident, Joseph a été « réparé » (il a un cœur artificiel) et il revient sur les lieux de son enfance avec sa famille. Son fils Pierre va investir, avec ses jeunes voisins, les lieux sur lesquels Joseph et ses copains avaient joué dans le passé. Adrien Demont a dû lire beaucoup de livres de la collection « Chair de Poule » pendant qu’il était enfant. Loin de moi l’idée de lui en faire reproche, j’aimais aussi beaucoup lire ces livres que j’achetais à mes fils. Son récit est rempli d’étranges choses et des peurs liées. La nuit génère de drôles de visions : explicables ou non ! En plus, Joseph a de temps en temps des crises : il peut disparaître une nuit ou plus d’une journée sans réellement se rappeler ce qui s’est passé. Cela peut faire jaser ou faire peur dans un milieu rural où les peurs anciennes sont toujours proches. Son récit (texte et dessins) me rappelle ceux de Tony Sandoval : décalage par rapport à la réalité mais en restant dedans, personnages beaux côtoyant des personnages inquiétants ou franchement laids, monde de l’enfance inquiétant sinon plus, un contexte qui met mal à l’aise le lecteur… Ses dessins en noir et blanc accentuent le malaise par l’alternance de pages sur fond blanc ou sur fond noir. Les personnages principaux sont simples et faciles à reconnaître tandis que des personnages secondaires sont parfois très travaillés en traits hachés. Les dessins participent au côté angoissant de l’histoire même si des révélations les éclairent parfois. J’aime beaucoup Buck, le chien-niche… qui n’étonne personne, semble-t-il ! A lire pour tous ceux qui ont aimé et aiment toujours se faire peur…