Toppi met en scène Sharaz-De que nous connaissons mieux sous le nom de Shéhérazade… La première des 11 nouvelles rassemblées dans cette intégrale rappelle les origines de l’édit du roi Shahriyar imposant que chaque nuit une nouvelle jeune fille lui soit amenée et exécutée au matin. Chacune des 10 nouvelles suivantes présente un récit de Sharaz-De. Certains sont des classiques tirés des 1001 nuits, mais d’autres sortent de l’imagination de Toppi. Imagination soutenue par ses graphismes fabuleux qui évoquent l’art nouveau (Alphonse Mucha) et/ou le symbolisme (Gustave Moreau ou Gustav Klimt)et/ou le surréalisme (Giorgio de Chirico ou Salvador Dali) avec la précision de trait des grands graveurs du passé (de Dürer à Doré). A noter que 2 nouvelles sont en couleurs… couleurs douces bien en contraste avec la cruauté des histoires racontées !! Toppi mélange tous les exotismes dans les traits de ses personnages : Inde, Amériques (Nord et Sud), Moyen-Orient,… Ses soldats portent des coiffes qui semblent venir du Mexiques des Aztèques et des boucliers et épées de métal ! Il imagine le grand oiseau Rokh comme un gigantesque bec-en-sabot alors qu’il est traditionnellement présenté comme un rapace… Merci à ce grand auteur pour sa démesure et le renouvellement constant de ses mondes imaginaires. Après lui, je ne lirais plus les contes des 1001 nuits de la même façon.