Dans le château de Blacktales, la lutte est féroce entre le clan des Tohu (qui comprend essentiellement les nantis : nobles, savants, etc) et le clan des Bohu (qui comprend les autres habitants dont le terrible cuisinier, M. Surf). Il faut dire que M. Noir va bientôt venir signer un nouveau bail de 7 ans et que celui qui signera le bail sera le maître du château pour la durée du bail. Mais un nouveau protagoniste est arrivé au château : la petite Fanny, nièce de Lord Charleston et Lady Habanera. Pour survivre, elle va devoir s’adapter très vite aux rites plus ou moins absurdes régissant la vie dans le château (748 au total). L’avantage d’une intégrale est que l’on a souvent des commentaires des auteurs sur leur œuvre (parfois vieille de plusieurs années). Celle-ci ne déroge pas à cette habitude et Dufaux et Griffo y commentent en préface la façon dont ils avaient abordé scénario et graphismes. Pour ces derniers, Griffo parle de caricatures mais je trouve la plupart des personnages pathétiques ou effrayants plutôt que caricaturaux. Côté scénario, Dufaux évoque une représentation du système politique avec le renouvellement fréquent des dirigeants (bail de 7 ans = le septennat ?), les lois contournables par l’application d’autres lois (748 rites = somme des divers codes ?)… Et aussi par le fait que le système pervertit tout… même une innocente petite fille. Sans cette introduction, je n’aurais pas remarqué que tous les personnages (hors Fanny) ont des noms de danses. Pour Dufaux, cela veut marquer leur côté mouvant. Au final, cela donne une série un peu gothique (au sens des premiers romans du style), un peu angoissante, un peu ironique (par le côté extrême des personnages) où j’ai personnellement plus vu une interprétation de la victoire du Mal par perversion de la pureté.