Comme on pouvait s’y attendre avec Moebius, le monde d’Edena est vraiment étrange. L’avantage de cette grosse intégrale est d’avoir une préface de Benoit Mouchard superbement illustrée par de grands dessins issus ou non du cycle. Grâce à cette préface, la présence incongrue d’une traction avant Citroën dans le 1e tome devient plus compréhensible. Cela permet aussi d’avoir toutes les publications entourant ce cycle : le prologue « Réparations » en 6 pages, les 5 albums, 3 histoires courtes autour d’Edena et l’épilogue « Les réparateurs » en 8 pages. Moebius a atteint avec ce cycle une simplicité (apparente) et une clarté de dessins inégalée. Son imagination, ses audaces graphiques et sa colorisation sont au sommet de son art. Côté scénarios, Moebius a synthétisé toutes sortes d’influences que l’un ou l’autre des lecteurs retrouvera en fonction de ses lectures ou visionnages de Science-Fiction et Anticipation. Il a sans doute repris certains de ses réflexes et/ou délires du « Garage Hermétique » ou de « L’Incal ». Côté objet, cette intégrale n’est pas vraiment des plus maniables : lourde (à ne pas lire au lit sous peine de douleurs dans les épaules) et insérée dans un boitier en plastique transparent rigide. Ce dernier point posant un problème de rangement du livre tellement le boitier est serré (j’ai écorché le dessus des couvertures en glissant le livre dedans… mais je ne suis peut-être pas douée !). Un indispensable que je regrette d’avoir loupé au moment de sa première sortie Un commentaire supplémentaire : je regrette fortement que des spéculateurs aient fait des razzias dans les librairies spécialisées pour pouvoir vendre cette intégrale au double du prix de base moins d’une semaine après sa sortie. J’ai eu beaucoup de chances de réussir en avoir un exemplaire et je ne vous dirais pas les injures que j’ai proféré à leur encontre après avoir découvert la mise à sac de mes 2 fournisseurs de base.