Hubert a deux paires de lunettes ; Une pour les détails de peinture, qu’il observe à satiété dans les musées de Bruxelles, quelque fois de paris et reproduit avec précision chez lui.
L’autre paire, à la forme bizarre, un peu biscornue, qui lui donne le regard d’un batracien, semble lui servir à se détacher du quotidien, à le voir un peu flou.
Hubert se veut hors du temps, hors des passions peut-être, jusqu’à décliner une offre pourtant explicite d’une femme de bon goût.
Mais Hubert n’est pas bien.
Une voisine entraperçue à sa fenêtre semble l’envahir de langueur et du goût du changement.
L’ouvrage lui-même est superbe, dans sa présentation éditeur tout d’abord, par la qualité, la précision des dessins ensuite, leur capacité à raconter une histoire en minimisant les dialogues.
L’histoire prend son temps, à la vitesse du personnage.
Peu d’action c’est sûr, mais cela permet d’apprécier à sa juste valeur le dessin.
Il ressemble parfois aux déroulé d’une pellicule de film ; peu de détails changent d’une case à l’autre, mais les infimes changements font sens et disent bien le cheminement intérieur du personnage.
Intemporel et circonspect, Hubert nous touche par son mélange d’humanité et de rêverie décalée.
En bref
7
Qu'avez-vous pensé de cette critique ? 0 0
Laissez un commentaire
Commentaires (0)