Le mot Bérézina est passé dans le langage courant français, comme synonyme de défaite, de de désastre, de camouflet. Cette BD nous permet de renouer avec la vérité historique. La Bérézina, c’est le fleuve que traversent les troupes de Napoléon, vaincus plus par les éléments que par les armées, dans cette funeste campagne de Russie. Cet épisode nous est raconté au travers de l’amitié romancée, improbable, d’un médecin français bonapartiste et d’un noble français expatrié. Ce dernier, exilé de France pour éviter de finir au bout d’une pique, a souhaité se mettre au service du roi de Prusse, pour essayer de faire remonter un roi sur le trône de France. Le dessin est classique et de bonne facture, tant dans les décors que les scènes de batailles, en vaste plan large ; Le traitement des gros plans de visages est bon lui aussi. On parcourt le récit à la manière d’un BD de Stalner au scénario et au dessin, plutôt que comme une reconstitution purement historique. On comprend pourtant, au-delà des petites histoires, la grande histoire qui se joue dans un hiver implacable qui décime l’armée de Napoléon. Il est dit dans l’ouvrage : « Napoléon n’est pas un génie militaire. Il a des soldats d’exception ». Il doit y avoir beaucoup des deux lorsque l’on voit ce qu’ont enduré ces soldats. Et c’est vers eux, bien sûr, que vont nos pensées, ces anonymes, ces petits, ces sans grade, qui pour des idées de République, de Liberté et d’Égalité, sont venus par milliers mourir gelés sur les rives de la Bérézina.