Scipio et Pretorius ont beaucoup grandi depuis les premiers tomes de Funérailles. Poussés par leurs désirs de vengeance, ils se sont formés : l’un dans le réputé collège fantôme, l’autre dans la désolante école de la guerre. Bien que les jumeaux soient séparés, chaque pas et chaque choix les rapprochent l’un de l’autre et de l’instant où ils pourront prendre, ensemble, leur revanche. Mais ailleurs, au cœur de la république et de ses complots, une ombre se prépare également et menace les deux frères. Avec Freaks’ squeele, Florent Maudoux nous a habitué à des dessins beaux et maîtrisés, se jouant d’un mélange des genres et des inspirations. Cette promesse est également tenue au sein de cette série. La mise en couleur n’est pas en reste, je parlerais d’ailleurs plus d’une ambiance colorée qui donne toute son ampleur au scénario et aux émotions des personnages. L’encrage est également très présent et assombri considérablement les planches comme pour appuyer la noirceur latente du récit. Le déroulement de ce tome trois est plus dynamique et plus prenant que lors des deux premiers livres. L’aspect politique de l’histoire se met un peu en retrait pour nous donner l’occasion de mieux suivre l’évolution des jumeaux. Cela nous permet de nous attacher davantage à Scipio et Pretorius, de nous pencher sur les épreuves qu’ils ont traversées, ce qu’ils sont en train de devenir et ce qu’ils vont essayer d’accomplir. Les deux frères sont séparés mais restent complémentaires et cet aspect de leur relation se ressent dans le découpage du tome, en effet, le scénario nous fait constamment passer de l’un à l’autre à travers différents parallèles sur leur vie. Pour moi, Funérailles 3 est le livre le plus réussi et le plus prenant de la série. Il parvient à éveiller notre intérêt et à le maintenir jusqu’à la découverte d’une fin qui va nous tenir en haleine jusqu’à l’arrivée du prochain tome !