Zidrou nous propose un conte fantastique et romantique à travers l’histoire d’un peintre qui voit disparaitre, au propre semble-t-il, tout ce qu’il transcrit sur la toile. Jadis, les shaman indiens ne souhaitaient pas se faire prendre en photo, car les appareils volaient en même temps que leur image leur âme. Là, c’est l’essence même de l’être qui semble être happée par la liste par on ne sait quel phénomène physique ou métaphysique. Le conte permet de s’interroger sur l’être, l’image, l’illusion, tout le sens que l’on donne à l’image que l’on transmet. Une lecture à plusieurs niveaux possibles. Le dessin est étrange et participe à l’atmosphère un peu décalée du récit. L’imperfection devient règle. Pas de visage ressemblant ; toute pilosité est postiche ; toute attitude semble surjouée. Pourtant, rien ne choque dans ce conte que l’on sait plus figuratif que réaliste et l’ensemble a une homogénéité plaisante. Ces natures mortes ressuscitent notre intérêt et éveille notre attention.