Ce récit de voyage, si proche et si lointain, nous transporte en autostop sur les routes de France. Il permet aux auteurs de brosser les portraits de ces gens entrevus qui livrent en une demi-heure de trajet partagé, sur un siège d’automobile, ce qu’ils sont : leurs joies, leurs peines, leurs problèmes. Inspiré d’une histoire vrai, on comprend que le scénariste qui l’a vécue, sait avoir une oreille attentive pour déclencher ces conversations, ou semble-t-il plus souvent ces monologues. Très éclectiques, les conversations vont de la perte d’un fils aux Élohim. Le dessin est à l’image du périple, simple, avec un je ne sais quoi de sensible et de joyeux, privilégiant le contenu de la rencontre plutôt que la description minutieuse du décor. Au final, la seule inconnue, c’est le bilan que l’auteur tire lui-même du périple en choisissant de le prolonger, pour fuir peut-être, une peut-être nécessaire mais trop décevante conclusion.