Comme l’explique le fils de Jean GRATON, Philippe, scénariste de cette nouvelle série, la voiture a façonné nos villes, changé nos vies. Michel Vaillant est une figure emblématique de l’importance que l’automobile a eu pour nous tous, simples fans, concepteurs, ingénieurs, designers et pilotes. La voiture est aujourd’hui l’ennemi des villes et la coupable trop facilement désignée de toute pollution. Il fallait donc faire évoluer la série, son personnage, mais aussi le constructeur Vaillant, pour qu’il redevienne innovant, sans renier les piliers qui ont fait le succès : sport automobile et saga familiale. En repoussant la BD comme art mineur, on oublie trop souvent qu’elle est un formidable reflet des époques, sans l’instantanéité des médias audiovisuels, sans la difficulté d’accès des livres et des ouvrages trop érudits. C’est un média idéal qui permet l’éclectisme, la prise de risque, en s’attachant le plus souvent à en ouvrir l’accès au plus grand nombre. La nouvelle série, scénarisée à 4 mains, a gagné en nervosité et en humanité, en s’éloignant du manichéisme pour enfant de son illustre ainée ; En plus, un retour au Mans chargé d’émotion et de sens pour les 60 ans du personnage. Ce tome démarre sur un décès. Peut-être parce qu’avant une vrai résurrection, il faut un vrai décès. Celui-ci touche en profondeur le fondement des Vaillant : la famille, sa cohésion, la confiance entre ses membres. Le dessin de Bourgne est un régal dans son travail sur les automobiles et Bénéteau a su donner aux personnages principaux toute leur humanité. On sent que, comme en sport automobile, après les premiers tomes pour roder et affiner dessin et scénario, la mécanique ronronne et fonctionne à plein régime. On souhaite maintenant assister à une remontée des enfers d’une famille Vaillant fort malmenée par les évènements et une victoire pour de vrai au Mans au team Rebellion.