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Critique de Kérosène

par vedge le ven. 22 sept. 2017 Staff

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Un dessin comme au crayon de couleur mais sans riend ‘enfantin nous ouvre la porte d’une histoire, d’un monde d’une communauté au relent de souffre et de xénophobie. On rentre dans ce camp manouche comme on pénètre en terre étrangère avec tous les poncifs du genre en tête, mais avec l’envie commune à celle du photographe Alain Bujak, de comprendre plutôt que de préjuger. L’histoire du lieu est complexe, mêlant politique respect humain et problèmes sanitaires et phoniques. Soudain, le dessin laisse la place aux photos noir et blanc et ce que l’on pouvait encore prendre à tort pour un roman, devient réellement reportage documentaire. Il se poursuit entre portrait de ces manouches et suivi du projet de relogement. Chaque génération a droit à la parole et quelque chose à nous apprendre de leur vie et de ce qu’ils sont. Dans ce déménagement il y a aussi un déracinement. Les nomades d’hier sont les sédentaires précarisés d’aujourd’hui. On peut rêver d’ailleurs, dans un village de tôles anciennes ; il est plus difficile de savoir qui l’on est dans un lotissement pavillonnaire flambant neuf. Quand les photos passent en couleur en fin d’ouvrage, on les souhaite porteuses d’espoir, mais la cohabitation entre gadgés et manouches dans le même quartier d’une même ville risque d’être difficile. Cet ouvrage a choisi le chemin difficile de la réalité pour nous parler de ces voisin en humanité que l’on ignore, au mieux, que l’on juge le plus souvent. Dessins et photos sont pudiques, comme les auteurs semble-t-il, et pourtant, contre leur gré peut-être, ils décortiquent le quotidien qui touche à l’être. Un reportage dessiné réussi, pour expliquer une problématique bien réelle mais qui pêne à trouver solution.

En bref

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