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Critique de Les Assassins d’Oz #1

par Perlimpinpin le jeu. 28 mars 2013 Staff

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Le monde d’Oz est à l’honneur en ce début d’année 2013. Plus de cent ans après la création du monde merveilleux d’Oz par Franck Baum, on assiste à une prolifération d’œuvres qui prennent pied dans cet univers - plus ou moins librement. C’est une adaptation originale, un thriller fantastique et horrifique, que les éditions Atlantic BD nous proposent ici “Les Assassins d’Oz, No Place Like Home”, avec Angelo Tirotto à la plume et Richard Jordan aux crayons. L’histoire : Dee, jeune femme dont les parents ont été tués lors du passage d’une tornade, revient dans sa ville natale après plusieurs années d’absence pour assister à l’enterrement. Elle retrouve la ville telle qu’elle était à l’époque : calme, paisible, bref, parfaitement assommante. Mais très vite, les personnages inquiétants et les morts étranges vont se succéder. Les faits semblent par ailleurs très fortement liés à une série de meurtres perpétrés en 1959, à la suite d’une autre tornade justement... Le mystère s’épaissit alors que la petite bourgade tranquille sombre de plus en plus dans un bain de sang ! Pour leur premier Comic-Book, Angelo Tirotto et Richard Jordan s’en sortent pas trop mal. L’histoire est bien ficelée. On sent la pression qui monte petit à petit, passant de la petite ville ennuyeuse des premières pages à la tension palpitante lorsqu’on arrive au cœur du récit. Le mystère reste complet pendant un bon moment, laissant le lecteur dans le flou complet, tout comme le sont les victimes, désorientées et effrayées. De ce côté-là, il faut avouer que c’est assez réussi. Le démon qui terrorise Emeraldsville est bien choisi. A la fois bizarre et commun, il est déroutant. Directement issu de la mythologie du monde d’Oz, après avoir fait peur aux petits enfants pendant des générations, il gagne ici ses galons de monstre démoniaque apte à terroriser les adultes. Bien joué ! Plus qu’une simple histoire dans l’univers d’Oz, les auteurs ont réellement tenté une adaptation contemporaine et horrifique de l’œuvre de Franck Baum. Le résultat est assez sympa, en particulier pour ceux qui connaissent l’œuvre originale. Sans trop en révéler, disons que nous avons là un prequel au Magicien d’Oz, Dorothée n’étant pas encore arrivée au pays d’Oz et n’ayant pas encore rencontré la Sorcière de l’Ouest. Mais les allusions au voyage de Dorothée au pays d’Oz sont légion, à commencer par le titre “No Place Like Home” qui est utilisée comme formule magique par la jeune fille du Kansas, à la fin du livre original, pour retourner chez elle. Il y en plein d’autres comme ça. Petit bémol, les auteurs n’ont pas pu éviter quelques maladresses de débutants. Le découpage est assez classique, peut-être trop. Le récit est bien rythmé mais trop linéaire, ce qui retire finalement tout effet de surprise. Certaines scènes sont peu crédibles, les auteurs cherchant à orienter les lecteurs vers de fausses pistes bien trop évidentes pour qu’on y croit. De même, ça manque parfois de punch. Côté dessin, le travail de Jordan bon mais parfois inégal. Les personnages sont dans l’ensemble assez bien croqués. La palette de couleur vient agréablement accompagner le changement de ton, ajoutant au dramatisme de certains passages qui se jouent sous nos yeux. Quelques rares scènes sont malheureusement encore un peu trop figées ou les personnages crispées dans des expressions étranges. Loin du conte pour enfant originel, nous sommes en présence d’un thriller qui prend certains éléments de base de l’histoire du Magicien d’Oz pour en faire une histoire fantastico-horrifique, dont il faut surtout retenir la bonne gestion de la montée en tension au fur et à mesure que les pages se tournent. Et si on peut avoir quelques réserves sur le scénario et le dessin, cela n’enlève rien à la qualité de l’œuvre dans son ensemble. Pas incontournable, mais sympa à lire. A noter que l’histoire nous laisse sur un cliffhanger qui laisse présager bien des choses ! Nul doute que les auteurs nous réservent quelques surprises pour la suite. Espérons qu’Angelo Tirotto et Richard Jordan, fort de l’expérience de ce premier tome dans le monde du comic-bok, sauront faire du tome 2 un must-have du genre !

En bref

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