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Critique de Le voile des ténèbres

par Perlimpinpin le ven. 19 juil. 2013 Staff

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Chris Luna est détective. Parce qu'elle ne se trompe jamais, la police a l’habitude de faire appel à ses services pour résoudre les enquêtes criminelles. En fait, l’héroïne a un truc : elle parle aux morts, ces âmes perdues qui errent, invisibles aux yeux des communs. En quête de justice, les morts révèlent à Chris le nom de leur meurtrier, l’endroit où repose leur corps. Et la jeune femme transmet l’information à la police. Le problème, c’est que les morts ne paient pas. Loin de toute considération matérielle, une fois justice faite, l’âme en peine disparaît en oubliant au passage de rémunérer leur pauvre bienfaitrice. Si bien que lorsque sa tante décède, Chris Luna n’a d’autres choix que de se rendre à Crooksville, dans sa ville natale, pour toucher l’héritage. Mais ce retour aux sources sera aussi un retour sur les origines de son don. Alors que les évènements se précipitent autour d’elle, Chris va vite prendre conscience que quelque chose d’inhabituel, quelque chose d’énorme, quelque chose de très inquiétant, tapis dans les Ténèbres, est en train d’arriver ! « Dans sa demeure de R'lyeh, le défunt Cthulhu attend en rêvant. » Pardon, Cthonien, pas Cthulhu. C’est un peu ainsi qu’aurait pu être sous-titré le Voile des Ténèbres. Le duo espagnol El Torres, scénariste, et Gabriel Hernandez, dessinateur, nous propose une histoire mythique horrifique qui s’inscrit dans la lignée des nombreuses œuvres « lovecraftiennes » : l’humanité anthropocentrique est menacée par un monstre originel dont elle ignore - ou préfère ignorer - l’existence. Même s’il tient la route, le scénario n’est pas forcément le plus original. Pour les connaisseurs du monde de HP Lovecraft et apparentés, il y a peu de surprises. D’ailleurs, pourquoi avoir appelé le monstre le « Chtonien » ? Cette référence aux anciens dieux grecs primitifs est-elle là pour faire croire au lecteur que le Voile des Ténèbres n’est pas inspiré du mythe artificiel de Cthulhu ? La force de cette œuvre, c’est le dessin. Il est particulièrement bien adapté au thème. Il y a un côté diffus et dégoulinant qui se font parfois confondre les vivants et les morts. Le tout surligné de rouge sanguinolent, l’effet est vraiment pas mal ! Le personnage principal est lui aussi une réussite. Chris porte sur elle tout le poids de son don et ça se voit, que cela soit dans sa posture ou son visage. La pauvre a de sacrées valises et le lecteur le ressent bien. Parfaite incarnation de l’anti-héroïne, elle ne souhaite qu'une seule chose : que le destin la laisse tranquille. Et celui-ci ne fait rien pour lui rendre la vie facile. Dur ! Petite ombre au tableau, j’ai été assez déçu par le monstre final. Quelques entr’aperçus au cours des pages laissaient présager autre chose. Côté édition, il faut noter en fin de volume la présence du premier chapitre de « Aokigahara, la forêt des suicidés », des mêmes auteurs. Un dessin et une ambiance réussis, un scénario un peu classique pour le genre mythologique horrifique mais qui tient quand même la route, le Voile des Ténèbres se laisse lire et on passe un bon moment. Je le conseillerais plutôt à ceux qui souhaiteraient découvrir pour la première fois une oeuvre du genre.

En bref

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