8

Critique de Monolith #1

par Perlimpinpin le lun. 30 sept. 2013 Staff

Rédiger une critique
Alice est une jeune femme un peu paumée, des mauvais quartiers de New-York. Pourchassée par Prince et sa bande de petites frappes, elle se réfugie dans la maison que lui a léguée sa grand-mère. C’est là, dans la cave, qu’elle entend une voix à travers le mur, une voix qui lui demande de... faire la lecture. Alice ramassant un vieux cahier, commence à lire et découvre l’histoire de sa grand-mère et de son plus grand secret, Monolith. Les éditions Delcourt nous proposent une histoire de Jimmy Palmiott et Justin Gray revisitant le mythe du Golem. La version la plus connue de l’histoire du Golem est celle du Grand-Rabbin de Prague qui, voulant protéger son peuple de la persécution, donna vie à un être fait d’argile en écrivant le Nom de Dieu sur son front. Les auteurs s’inspirent de cette histoire mais la dépoussière en modifiant quelques éléments clés. Cette fois-ci, Monolith n’est pas qu’un simple bloc de cailloux qui bouge : il parle, il a les yeux rouges qui brillent et, surtout, il semble être doué d’une volonté propre. Peut-être même souffre-t-il ? On se rapproche un peu du monstre de Frankenstein et du fantasme de donner la vie à une matière inanimée, avec tout ce qui en découle de souffrance, pour la créature comme pour les créateurs. Me basant sur la couverture du tome, j’imaginais Monolith comme une sorte d’Hulk gris semant la destruction et la force brute tout au fil des pages. Au lieu de ça, nous avons droit à une alternance entre des scènes d’action - de violence - et de longues et riches scènes pleines d’émotion et de sensibilité. Les scénaristes prennent le temps d’installer le contexte. Ils nous décrivent sur plusieurs pages les conditions difficiles de la vie dans les bas-fonds de New-York, que cela soit de nos jours, l’époque d’Alice, ou celle de sa grand-mère, durant la Grande Dépression en 1932. Et si Monolith n’apparaît réellement qu’au milieu du tome, on peut dire qu’il arrive à point nommé dans le récit. Une prise de risque de la part des auteurs, mais il faut voir ce tome 1 comme un préambule à la suite de l’histoire. Côté dessin, même si le style de Phil Winslade reste classique, nous avons le droit à quelques belles scènes de Monolith. Le dessinateur a bien réussi à différencier ses New-York des années 30 et des années 2000, ce qui facilite le passage d’une époque à l’autre et évite la confusion pour le lecteur. L’ambiance sombre et un peu oppressante du dessin de Winslade est renforcée, tout au long du tome, par la couleur noire choisie pour les planches et les gouttières entre les cases. Bon choix ! Bien que Monolith soit une série DC, on ne se ressent pas dans l’ambiance générale du tome 1 l’appartenance à cet univers. Il y a bien eu ultérieurement un cross-over DC avec Batman. Mais si les bas-fonds new-yorkais et les petites-frappes dans ce tome ne sont pas sans rappeler ceux de Gotham, on imagine mal le Chevalier Noir débarquer pour affronter M. "Bloc de Pierre". (A noter que les épisodes avec Batman ne devraient a priori pas être édités.) En conclusion, je dirai que Monolith est une belle surprise, la preuve qu’il est possible de raconter l’histoire d’une grosse brute autrement qu’avec un florilège de coups de poings. Ce tome 1 est une belle et riche - mais un poil trop longue - introduction qui donne corps et âme au Golem nouvelle génération. La série est maintenant terminée mais je n’ai pas eu l’occasion de lire les chapitres suivants. Espérons que les auteurs auront su servir de ce tremplin pour faire de Monolith un Golem aussi célèbre que l’original.

En bref

8
Perlimpinpin Suivre Perlimpinpin Toutes ses critiques (16)
Boutique en ligne
0,99€
Boutique en ligne
0,99€
Boutique en ligne
0,99€
Boutique en ligne
0,99€
Laissez un commentaire
Commentaires (0)