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Critique de Happy!

par Jeje-99 le jeu. 24 oct. 2013 Staff

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A première vue, on croirait, à s’y méprendre, à un mixe d’une œuvre de Garth Ennis avec ce que peut faire Warren Ellis mais c’est bel et bien Grant Morrison qui nous change un peu de ses habitudes et on ne va pas s’en plaindre. Le voir avec Darick Robertson renforce l’atmosphère “Ellissienne” du récit car la présentation de ce dernier se rapproche plus d’un “Transmopolitain” plutôt qu’à l’une de ses œuvres récentes. Ce One-shot nous plonge dans une aventure bien particulière d’un ancien flic reconverti en tueur à gages. Nick Sax a été engagé pour tuer les frères Fratelli et pour cela, il a dû trouver la bonne méthode pour les rassembler. Cependant, comme souvent, l’affaire ne va pas s’arrêter là et prendre des proportions qu’il n’imaginait pas et va devoir fuir, mais un étrange personnage lui demande de l’aide pour sauver un enfant... C’est de façon assez classique que démarre cette nouvelle œuvre de Grant Morrison, bien que le thème soit nouveau pour lui. En effet, ceci est sa première réelle incursion dans le polar et pour cela il prend un ton légèrement Hard-boiled qu’il mélange à une atmosphère de vieux comptes de noël et pour le coup c’est assez plaisant. Toutefois, il semble trop facilement tomber dans certains clichés et particulièrement ceux de la mafia, surprenant pour l’auteur. Niveau dialogue, on reste très loin de ce qu’il a fait de mieux, on est parfois à la limite du grotesque… Mais on arrive à faire avec. Toutefois, le récit est bien construit dans la forme et ne possède pas de longueur particulière. On regrettera que le personnage d’Happy, qui permet un décalage intéressant, soit aussi peu exploité. Quitte à créer quelque chose d’aussi improbable, autant l’utiliser pour autre chose que de la figuration, surtout quand celui-ci donne son nom au livre. On en prend tout de suite plein les yeux grâce au talent de Darick Robertson qui ouvre cette mini-série avec des décors d’une grande finesse. Même si on peut noter une baisse de régime par moment, le dessinateur fait ici forte impression accompagnée d’une colonisation et d’un encrage réussi. A aucun moment on n'arrive à réellement sentir le protagoniste en sureté, ce qui traduit la réussite pour la retranscription de l’atmosphère : assurément le point fort ici. C’est dans un bel écrin que Delcourt nous apporte ce One-shot, une couverture dure, du papier glacé dans un format plus grand qu’à l’accoutumée et agrémentée d’une jaquette. Ceci explique le prix légèrement plus important que d’autres séries pour 130 pages. Bien que la lecture soit agréable, ce n’est pas le meilleur ouvrage qui soit sorti de l’imaginaire de l'écossais, on est même déçu que ce polar soit si inégal et que certaines idées fassent plus office de décoration qu’autre chose. Peut-être que mon attente de l’auteur était trop forte... Mais il reste quand même qu’Happy! est bien plus accessible que la moyenne des œuvres de Grant Morrison, ce qui permettra au plus grand nombre d'apprécier ce moment et peut leur donner l’idée d’explorer son catalogue. Et si ce n’est pour Morrison, la présence de Robertson ici vaut le détour !

En bref

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