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Critique de Mikros & Photonik #1

par Le Doc le lun. 25 nov. 2013 Staff

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En 1980, sous l'impulsion notamment du responsable d'édition Marcel Navarro, les Editions Lug décident de profiter du succès toujours plus grandissant des super-héros Marvel pour créer leur propre univers rempli de personnages à super-pouvoirs (connu plus tard sous le nom de Semic'Verse grâce à des passionnés comme Jean-Marc Lofficier, Thierry Mornet ou encore Jean-Marc Lainé). Pour des raisons économiques (afin d'éviter de déposer un nouveau titre), l'un des nombreux pockets de l'éditeur, Mustang (titre essentiellement dévolu au genre western), change de format, passe à la couleur, et devient le "Mensuel des Sup'Héros". À l'intérieur, 3 séries hautes en couleurs, tout droit sorties de l'imagination de Marcel Navarro et des meilleurs auteurs issus de l'atelier Lug : Mikros par Jean-Yves Mitton, Mustang (ou plutôt Ozark, Mustang étant le cheval du héros) dessiné par Franco Oneta et Photonik par Ciro Tota. Sauf que les noms utilisés étaient joliment américanisés : Malcolm Naughton, John Milton, Frank Honest et Arnt Cyrus Tota. Comme le soulignait Mitton dans une interview accordée au magazine Comic Box, "il fallait donner d'une certaine manière l'impression au lecteur que tout ça venait des Etats-Unis". Et personnellement, j'y ai cru...mais pas trop longtemps. La naïveté de la jeunesse... Deux personnages connurent un succès retentissant et continuèrent ainsi leur parcours éditorial après l'arrêt de Mustang format comics : Mikros rejoint le sommaire de Titans (avec, entre autres, La Guerre des Etoiles et le Machine Man de Kirby) et Photonik celui de Spidey (en compagnie des rééditions des X-Men des sixties et de la série "Et Si ?"). Les auteurs reprirent leur véritable nom et signèrent moult aventures mémorables qui restent gravées dans la mémoire de la plupart des lecteurs de plus de 30 ans (non, je ne donnerais pas mon âge). L'infatigable et prolifique Jean-Yves Mitton dépanna même son confrère Tota, beaucoup moins régulier (celui-ci s'est même amusé de sa lenteur légendaire lors d'une histoire courte publiée à l'origine dans Spidey 100),et orchestra une aventure qui vit le héros luminescent affronter la menace de l'Ombre...une certaine Ombre que l'on retrouve dans l'album qui nous intéresse. C'est à un ami et collaborateur de Mitton (et aussi ancien de l'atelier Lug), Reed Man, que l'on doit l'initiative du retour de Mikros et Photonik. Mikros, Saltarella et Big Crabb sont d'abord revenus sur Terre en 2005 à l'occasion du récit "Kaos : Politiquement Incorrect" publié par Organic Comix, sans avoir pris une seule ride (d'après Paul Langevin, c'est tout à fait possible). Dans "Mikros et Photonik : L'Ombre et La Lumière", on les retrouve coulant des jours paisibles en Provence, une région qui leur a toujours tenu à coeur. Notre autre trio, Photonik, Doc Ziegel et Tom Pouce, eux aussi toujours aussi jeunes (enfin sauf Doc Ziegel...mais bon, je me comprends)...parce que les photons, ça conserve...n'a quant à lui pas quitté son abri situé sous Central Park. Une mystérieuse invitation va les faire sortir de leur routine, affronter de vieux ennemis et sauver une nouvelle fois le monde, même si les forces de l'ordre sont toujours là pour leur mettre des bâtons dans les roues. Mitton nous livre ici un récit somme toute assez anecdotique, mais tout de même rafraîchissant, bondissant, empreint d'une certaine naïveté qui pourrait peut-être désarçonner des lecteurs habitués à des récits plus sombres, mais qui colle finalement si bien à ces personnages. La menace est assez secondaire, le plaisir est ailleurs : dans la réunion de personnages qui ont marqué ma jeunesse de lecteur, dans des dialogues truffés de théories scientifiques abracadabrantes et parsemés de références qui m'ont constamment laissé un sourire sur les lèvres et dans des situations saugrenues qui s'enchaînent avec bonheur (le départ des Titans Microcosmiques de France a tout de l'odyssée picaresque arrosée au pastaga). Le style de Mitton, plus souple qu'à l'époque; le lettrage et les couleurs chatoyantes de Reed Man, donnent à l'ensemble un côté lumineux bienvenu. Il y a beaucoup de nostalgie qui se dégage de l'ensemble, sans que celle-ci ne parasite la lecture. Ouaip...c'était vraiment très sympa de retrouver les sup'héros !

En bref

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