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Critique de La lame d'Azrael

par Benoît le lun. 10 févr. 2014 Staff

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Urban Comics vient d’achever la publication de Batman : Knightfall, une longue saga qui secoua les différents titres Batman aux Etats-Unis entre 1993 et 1994. Dans cette histoire, Batman, au bord de l’épuisement, subit les assauts répétés de son ennemi Bane jusqu’à ce que ce dernier finisse par lui briser le dos, laissant notre héros diminué physiquement et mentalement. Incapable de poursuivre sa croisade contre le crime, Bruce Wayne se résout à trouver un remplaçant en la personne de Jean-Paul Valley pour veiller sur la ville de Gotham City. C’est ce personnage créé par Dennis O’Neil et Joe Quesada qui nous est présenté aujourd’hui dans « La lame d’Azrael ». Jean-Paul Valley est un jeune diplômé en informatique sans histoires, qui découvre que son père faisait partie de l’ordre de Saint Dumas, une faction descendant directement des templiers. Valley est embrigadé pour reprendre le flambeau et devient le bras armé de l’organisation sous le nom d’Azrael. Chargé de combattre un trafiquant d’armes sophistiquées, le justicier attire l’attention de Batman qui en vient à enquêter sur cet étrange ordre religieux. Dennis O’Neil, à l’époque éditeur en charge des titres Batman, signe cette histoire qui était pensée pour être la première étape en vue des futurs développements de Knightfall, en introduisant un nouveau personnage clé dans l’univers Batman dès la fin d’année 1992. Avant d’être éditeur, Dennis O’Neil s’est fait connaître comme scénariste dans les années 1970 pour des épisodes mémorables des séries Green Lantern et Batman avec le dessinateur Neal Adams. Au-delà des péripéties, le déroulement de l’intrigue dans « La lame d’Azrael » permet au scénariste de mettre en balance deux visions opposées de la justice. Batman est un héros bondissant, un détective globe-trotter bardé de gadgets qui se refuse à tuer alors qu’Azrael est un « punisseur » violent et expéditif, dont la mission au sein de l’ordre de Saint Dumas se rapproche plus du fanatisme. Pour Dennis O’Neil, ce personnage d’Azrael semble être le catalyseur d’interrogations sur la notion même d’héroïsme, à une période où le genre super-héros est entré dans une phase plus sombre et voit la multiplication de justiciers torturés et implacables. L’atmosphère du récit n’est pas poisseuse pour autant, le scénariste profitant du trio improbable constitué d’Azrael, du nain difforme Nomoz et du majordome Alfred Pennyworth pour glisser des pointes d’humour pince-sans-rire au détour de certaines répliques, qui viennent contrebalancer l’aspect sérieux des situations. L’autre atout de cette mini-série réside dans les dessins de Joe Quesada, plus connu ces dernières années pour son rôle d’éditeur en chef chez Marvel, soutenus par l’encrage très marqué de Kevin Nowlan, ce dernier allant parfois jusqu’à repasser derrière le dessinateur, certaines expressions exagérées de Quesada étant atténuées par le travail de l’encreur. Pour les plus curieux, Kevin Nowlan a posté sur son blog plusieurs planches de cette mini-série avant et après l’étape d’encrage, ce qui permet d’observer l’influence de l’encreur dans le rendu final. La rencontre de ces deux personnalités donne des planches très vivantes avec des personnages posés et expressifs, qui évoluent dans des décors soignés caractérisés par un grand nombre d’aplats noirs. Dans les bonus, vous retrouverez les couvertures originales et une recherche préparatoire pour Azrael par Joe Quesada et Kevin Nowlan, ainsi qu’une longue préface du défunt éditeur Archie Goodwin sur la genèse du projet. Cet album incorpore également Batman #488, un épisode plus anecdotique qui se situe après les événements de La lame d’Azrael et pose quelques jalons pour la suite, Bruce Wayne présentant des signes de fatigue grave et ayant pris sous son aile Jean-Paul Valley pour lui montrer une voie plus honorable que celle d’Azrael. Signé par Doug Moench et Jim Aparo, très impliqués dans la série Batman à ce moment-là, ce numéro se présente comme un prologue à la saga Knightfall disponible chez le même éditeur.

En bref

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