L’homme araignée est à l’honneur en ce début d’année chez Panini et l’arrivée de ce nouveau deluxe ne changera pas la donne. Signé Peter David, Reginald Hudlin et l’homme en charge d’Amazing Spider-man à l’époque, le très controversé J.M. Straczynski à qui l’on doit également l’idée originale qui va rassembler trois séries du monte en l’air. Cette période doit sûrement rappeler des souvenirs tant ce run avait divisé les foules sur les différents réseaux lors de sa sortie kiosque. On peut plus ou moins résumer (très rapidement) en deux groupes cette division : ceux qui trouvaient que l’aspect psychologique développé était intéressant et à l’opposé se trouvaient ceux qui trouvaient qu’on avait plus à faire à un prétexte moisi pour permettre un rebondissement sans grand intérêt. On pourrait croire que, comme en fin de run de l’auteur, une influence “agressive” de Marvel aurait pu jouer sur le travail effectué ici par JMS, mais si on écoute le regretté dessinateur Mike Wieringo, les choix viendraient du scénariste directement. Alors que “tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes” pour Peter, (le voici marié à Mary Jane et membre des Vengeurs, c’est d’ailleurs dans leur tour qu’il vit en compagnie de sa femme et de tante May), notre héros commence à faire des cauchemars qui le terrorisent… à raison! Il apprend rapidement qu’il est victime d’un mal qui le ronge et comme si cela ne suffisait pas Morlun est de retour et le surveille de loin… Le concept de base est le récurent “Que feriez-vous s'il ne vous restait plus longtemps à vivre ?”, on retrouve donc un héros en proie au désespoir sur sa situation comme il ne l’avait jamais été, un point que vont exploiter les auteurs avec comme narration les pensées de Peter puis celles de MJ pour le final. Une approche intéressante, mais qui a parfois tendance à s’étendre un peu trop. Pour le reste, tout semble fait pour justifier le “renouveau” du héros, sans pour autant apporter grand-chose au récit. L’histoire est lente et aurait facilement pu être plus concise, notamment au niveau des différentes analyses qui sont faites sur le personnage, comme l’avait d’ailleurs montré JMS dans “Silver Surfer - Requiem” dans un cas similaire. Ce côté décompressé de l’action entre des phases de combats, heureusement plus dynamiques, peut rapidement ennuyer ou faire décrocher le lecteur. Autre point décevant, l’utilisation et la mise en scène de Morlun totalement ratées, les auteurs nous le montre par à coup dans les différentes pages du volume pour ensuite le faire agir de façon totalement prévisible au premier plan pour quelques instants… De plus il n’apporte pas grand-chose à l’histoire vu l’état de Spider-Man dès le début du récit. Un peu frustrant cette utilisation ratée. Mike Wieringo, malgré son fort mécontentement vis-à-vis du script, livre une très belle prestation, celle de Mike Deodato JR reste honnête mêmes si en deçà de ce qu’on lui connaît. Le reste plonge assez rapidement. Je ne comprends pas forcement le choix de cette publication en Deluxe quand on sait que le run de Straczynski va être réédité dans la nouvelle collection “Marvel Icons” par la suite, la préparation de l’album était peut-être bouclée avant l’annonce de cette nouvelle sortie? Même sans cela, je ne comprends pas le choix spécifique de cet arc ou l'ordre de sortie des “Spider-man” dans la gamme Deluxe. Quitte à lire le run de J.M.S., autant attendre la sortie de la nouvelle collection “Marvel Icons” qui le reprendra intégralement et ce dès son arrivée sur le titre. Pour revenir à cette volume, si certains pourront trouver leur compte dans les différents combats et dans l’aspect "psychologique", d’autres seront rebutés par la surcharge de dialogues qui aurait pu être évitée et le côté prétexte d’une bonne partie du récit, de plus, les différentes longueurs pourront également calmer l'enthousiaste. Je pencherais plutôt pour les derniers cas et je déconseille vivement ce Deluxe aux nouveaux lecteurs de Spider-Man.