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Critique de Les tourments de Double Face

par Blackiruah le dim. 8 juin 2014 Staff

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Vu que l’année 2014 est destinée aux vilains du côté d’Urban comics, il aurait été difficile de passer à côté de Double-Face, ennemi majeur de l’univers de Batman. C’est chose faite avec la publication des « tourments de Double-Face » ou « Jekyll & Hyde » en VO, titre plus adapté pour ce récit. Harvey Dent était un ancien procureur qui travaillait en trinôme avec le commissaire Gordon et Batman pour emprisonner des gangsters (cf. « un long halloween »). Or alors qu’il se rendait au tribunal pour juger justement un membre de la pègre, la mafia s’arrange pour l’asperger d’un acide afin de l’assassiner. Mais la tentative échoue. Harvey, qui a alors la moitié du visage rongée par l’acide, craque et devient le vilain si connu. Revenons au récit, ce dernier va aborder en profondeur le dédoublement de personnalité d’Harvey Dent. Alors que Gotham connait une série de meurtres tous plus sordides les uns des autres, Batman découvre, durant son enquête, le docteur Rousse qui travaille sur un projet intéressant sur bien des aspects. Son projet est de créer un traitement qui peut fusionner toutes les aspects des multiples personnalités de l’homme, projet qui ne peut qu’intéresser l’homme à deux faces… Paul Jenkins livre ici un récit glauque qui ne se concentre pas uniquement sur Double-Face. Il va plonger dans l’intimité du vilain mais aussi de Bruce Wayne. Dans le premier, nous allons découvrir la dualité profonde des deux personnalités qui souhaite achever ce mal profond. Quant à Batman, l’auteur présente le justicier comme une autre personnalité du riche héritier Wayne, un aspect qui est vraiment intéressant et amène des éléments qui rendent ce récit vraiment prenant. Le récit a un déroulé assez classique, tout commence par des meurtres morbides, Batman enquête et croise le vilain Double-Face et se confronte à lui. Bref, rien de particulier à ce niveau. Cela dit, Paul Jenkins va pousser son travail plus loin autour d’Harvey Dent puisqu’il va nous partager ses doutes, les confrontations entre les 2 personnalités et surtout créer un passé marquant sur le personnage. Et c’est là où se situe ma vraie déception. L’auteur va, à travers ce titre, changer le symbole de Double-Face en noircissant toujours plus le personnage. J’ai toujours trouvé le vilain intéressant sur la dualité des 2 figures, une étant profondément juste et l’autre sombre. Mais les révélations vont assombrir le tableau, et ça me déçoit. Un auteur noircit encore une fois cet univers batmaniesque : c’est loin d’être à mon gout. Visuellement, Jae Lee installe l’ambiance. Même si je ne suis pas fan de l’aspect vitreux qu’il donne aux personnages, il faut reconnaitre que l’artiste sait faire des scènes morbides. Le dessinateur réalise une vraie performance pour créer des splash pages avec une vraie symbolique et arrive à donner un aspect inquiétant à tous les protagonistes. Remplacés par Sean Phillips après trois chapitres, alors que je m’attendais à un style très différent, ce dernier parvient à se rapprocher du premier artiste mais ses traits plus épais amènent une dimension plus sauvage qui passe mieux par rapport à la tournure des évènements. Les amateurs de Jae Lee vont donc être ravis, les autres peuvent être gênés par ce visuel si particulier mais permet d’inscrire le récit dans une ambiance fort malsaine. Côté édition, rien de particulier, c’est un album couverture cartonnée sur la ligné de la collection DC Némésis avec une présentation de qualité du vilain en introduction. Les tourments de Double-Face nous amène donc à plonger dans la noirceur du vilain en explorant toute la dualité qui existe chez ce personnage mais aussi chez Batman. Bien que cette histoire soit bien construite sur un ton morbide, elle m’a profondément gêné par les conclusions qu’elle amène. Une fois de plus, une nouvelle figure de l’univers de la chauve-souris devient encore plus noire et déséquilibrée, a-t-on besoin de toujours tout noircir ? Ce n’est pas mon avis, mais pour les lecteurs qui aiment les récits très sombres, ils trouveront assurément là une lecture qui leur conviendra.

En bref

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