Après avoir vu l’accueil réservé à la première mini-série, qui se suffisait à elle-même, Mark Millar avait annoncé que Kick Ass serait en fait une trilogie. C’est comme ça qu’a débarqué le moyen Kick Ass 2 qui se perdait dans la violence. C’est maintenant au tour de la première partie du dernier acte de pointer le bout de son nez. Reste à savoir vers lequel de ces prédécesseurs va pencher ce volume… Le choix du titre “civil war” n’est pas dû au hasard, outre le fait que Millar fasse un clin d’oeil à l’évènement Marvel auquel il a contribué, ce nouveau volet va voir l’équipe de héros “Justice éternelle” se diviser tandis qu’Hit Girl attend inlassablement d’être secourue, quoique… Alors qu’il arrive tout juste dans le monde professionnel, Dave va, dans ce contexte et associé à un élément imprévu, commencer à s’éloigner de son costume et remettre en question sa vie récente… Comme le laisse entendre le synopsis, Millar se rapproche de ce qu’il avait fait sur la première série dans son ambiance moderne et son mélange entre humour, violence crue et autre cynisme. Une violence cependant bien moins omniprésente que dans le 2. L’auteur prend le temps ici de revenir sur les personnages, de poser le nouveau contexte et surtout de faire évoluer son protagoniste. Si ça peut sembler une bonne chose au premier abord, c’est aussi là où le bât blesse... Il ne se passe que peu de choses et on n’avance pas beaucoup plus alors qu’il ne reste que quatre petits chapitres...Comment Millar va-t-il tourner les choses? C’est ce qui peut faire un peu peur, surtout quand on voit le manque d’originalité concernant la relève chez les adversaires de Kick Ass. Si Romita Jr semble moins affûté, il offre cependant un travail qui fait partie de ce qu’il fait de mieux actuellement. Les allergiques les plus persistants au dessinateur ne devraient pas revenir pour autant. Au final, ce volume a la bonne idée de se rapprocher de la mini-série originale plutôt que de la seconde, un bon point pour la série, ce qui ravira les fans de la première heure. On pourra cependant regretter la lenteur dans la mise en place des évènements et certaines facilités utilisées par Mark Millar dans son développement. Les amateurs de la série s’y retrouveront mais ce n’est pas comme ça que les sceptiques reviendront...