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Critique de Southern Bastards #1

par Le Doc le lun. 6 avril 2015 Staff

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Big wheels keep on turning, carry me home to see my kin... "You can't go home again", écrivait le romancier Thomas Wolfe. Earl Tubb n'avait pas l'intention de retourner à Craw County, ce trou perdu de l'Alabama qu'il a quitté quarante ans auparavant. Mais la mort de son oncle l'oblige à revenir, pour vider la maison familiale. Mais il ne va pas y trouver que des souvenirs matériels. L'ombre de son paternel va revenir le hanter et les vieilles inimitiés vont ressurgir. À Craw County, quand on remet les pieds dans la merde, faut pas s'étonner à ce qu'elle reste bien collée aux grolles... "Southern Bastards" est la nouvelle série à compte d'auteur du scénariste Jason Aaron, bien connu pour son "Scalped" paru chez DC/Vertigo entre 2007 et 2012 et aussi pour son travail de qualité pour l'éditeur Marvel Comics (Wolverine & the X-Men, Thor, Original Sin...). Loin de l'ambiance foldingue de l'école Jean Grey et des combats épiques des Thor passé, présent et futur, il replonge ici dans une atmosphère plus poisseuse, dans ce Sud qui l'a vu naître et qu'il aime autant qu'il le redoute, comme il le souligne dans sa préface. Il met en scène un personnage fatigué, à la dimension Eastwoodienne, qui revient régler des comptes à coup de batte après avoir essayé sans succès d'éviter les emmerdes. Progressivement, Aaron fait monter la pression, cette chose qui bout à l'intérieur de Earl et qui est prête à éclater. Ca passe par des silences, des monologues très bien écrits, des rencontres décisives. Classique, mais vachement bien réalisé. La température monte et finira par exploser lors de bastons violentes et bien bourrines. Je ne connaissais jusqu'à présent que le Jason Latour scénariste chez Marvel (convaincant sur le Winter Soldier, nettement moins sur Wolverine & the X-Men qu'il a repris après le départ d'Aaron). Et j'aime, malgré quelques cases un peu fouillies notamment à cause d'effets de lettrages un peu surchargés. C'est massif, nerveux, rentre-dedans, avec des choix de couleurs et de composition de pages judicieux lors des différentes évocations du passé qui ponctuent le récit. Le final est bien tendu comme il faut et développe des pistes intéressantes pour la suite. Mais avant celà, le prochain volume s'attardera sur le passé de Coach Boss, le plus impitoyable des enfoirés qui peuplent Craw County... Sweet home Alabama...where the skies are so blue, Sweet Home Alabama...Lord, I'm coming home to you...

En bref

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