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Critique de Kid Eternity

par Blackiruah le mar. 15 sept. 2015 Staff

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« Kid Eternity » est, à la base, une vieille série créée en 1942 qui suivait les aventures d’un garçon doué du pouvoir d’invoquer des êtres mythologiques ou historiques en citant le mot « Eternity ». En 1991, Grant Morrison choisit de livrer une nouvelle aventure de ce personnage. Mais plus que resservir le même type de récit, l’auteur va revisiter le mythe en livrant une version plus adulte dans un genre… horrifique ! A vrai dire, Grant Morrison est peut-être le seul scénariste à livrer un tel récit si étrange. Il décide de nous faire vivre les aventures à travers un personnage qui va subir l’apparition du héros et de son « univers ». Ainsi, Jerry Sullivan, humoriste déchu, se retrouve impliqué dans cette plongée dans l’enfer accompagné de ce mystérieux Kid Eternity. Autant le dire tout de suite, « Kid Eternity » est une réussite sur bien des aspects. Grant Morrison livre une vision très glauque de l’univers sans toutefois dénaturer l’œuvre. Il reprend les mêmes pouvoirs, plus ou moins le même compagnon du héros, le tout avec une violence gore où les monstres (et plus) ne se privent pas d’exterminer tout être humain à proximité. La narration est digne de Grant Morrison : faite comme un puzzle temporel pour brouiller les pistes, la compréhension vient au fur à mesure avec une certaine clarté (surprenant quand on connait le narrateur) même si les évènements sont complètement loufoques. Il est aussi appréciable de vivre cette plongée dans ce récit à travers les yeux de l’humoriste, qui se pose les mêmes questions que le lecteur, questionnement répondu par Kid Eternity avec une certaine désinvolture. Cette plongée dans l’horreur est aussi facilitée grâce aux illustrations exceptionnelles de Duncan Fegrado. L’effet peinture amène une texture réaliste aux personnages renforçant l’impression que l’histoire se tient dans notre monde. Mais, les effets graphiques utilisés par l’auteur à travers les excès d’hachures ou les tâches de peintures aux couleurs angoissantes nous plongent dans une atmosphère malsaine et souvent stressante. Le travail est impeccable, surtout si on accroche aux esprits barrés des auteurs. Le volume est en phase avec la collection Vertigo deluxe : couverture cartonnée accompagnée d’une préface permettant de remettre l’œuvre dans son contexte. Du beau boulot comme toujours. « Kid Eternity » fait partie de ces œuvres qui vous font vivre une aventure étrange et hypnotisante du début à la fin. Grant Morrison réussit le pari de livrer une version glauque du personnage alors que la tâche semblait compliquée. Accompagné d’un Duncan Fegredo très à l’aise avec le sujet, vous avez l’occasion de vivre une expérience unique à la fois scénaristique et visuelle. Une lecture que je conseille vivement à tous, mais pour un public averti tant certains aspects sont vraiment dérangeants.

En bref

« Kid Eternity » est, à la base, une vieille série créée en 1942 qui suivait les aventures d’un garçon doué du pouvoir d’invoquer des êtres mythologiques ou historiques en citant le mot « Eternity ». En 1991, Grant Morrison choisit de livrer une nouvelle aventure de ce personnage. Mais plus que resservir le même type de récit, l’auteur va revisiter le mythe en livrant une version plus adulte dans un genre… horrifique ! A vrai dire, Grant Morrison est peut-être le seul scénariste à livrer un tel récit si étrange. Il décide de nous faire vivre les aventures à travers un personnage qui va subir l’apparition du héros et de son « univers ». Ainsi, Jerry Sullivan, humoriste déchu, se retrouve impliqué dans cette plongée dans l’enfer accompagné de ce mystérieux Kid Eternity. Autant le dire tout de suite, « Kid Eternity » est une réussite sur bien des aspects. Grant Morrison livre une vision très glauque de l’univers sans toutefois dénaturer l’œuvre. Il reprend les mêmes pouvoirs, plus ou moins le même compagnon du héros, le tout avec une violence gore où les monstres (et plus) ne se privent pas d’exterminer tout être humain à proximité. La narration est digne de Grant Morrison : faite comme un puzzle temporel pour brouiller les pistes, la compréhension vient au fur à mesure avec une certaine clarté (surprenant quand on connait le narrateur) même si les évènements sont complètement loufoques. Il est aussi appréciable de vivre cette plongée dans ce récit à travers les yeux de l’humoriste, qui se pose les mêmes questions que le lecteur, questionnement répondu par Kid Eternity avec une certaine désinvolture. Cette plongée dans l’horreur est aussi facilitée grâce aux illustrations exceptionnelles de Duncan Fegrado. L’effet peinture amène une texture réaliste aux personnages renforçant l’impression que l’histoire se tient dans notre monde. Mais, les effets graphiques utilisés par l’auteur à travers les excès d’hachures ou les tâches de peintures aux couleurs angoissantes nous plongent dans une atmosphère malsaine et souvent stressante. Le travail est impeccable, surtout si on accroche aux esprits barrés des auteurs. Le volume est en phase avec la collection Vertigo deluxe : couverture cartonnée accompagnée d’une préface permettant de remettre l’œuvre dans son contexte. Du beau boulot comme toujours. « Kid Eternity » fait partie de ces œuvres qui vous font vivre une aventure étrange et hypnotisante du début à la fin. Grant Morrison réussit le pari de livrer une version glauque du personnage alors que la tâche semblait compliquée. Accompagné d’un Duncan Fegredo très à l’aise avec le sujet, vous avez l’occasion de vivre une expérience unique à la fois scénaristique et visuelle. Une lecture que je conseille vivement à tous, mais pour un public averti tant certains aspects sont vraiment dérangeants.

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