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Critique de Sex and Violence

par Marko le sam. 23 janv. 2016 Staff

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La branche « comics » de chez Glénat continue sa publication dans nos contrées avec diverses séries indés ou plus globalement non rattachées aux éditeurs mainstream. C’est justement la catégorie dans lequel s’inscrit « Sex & Violence », ce creator-owned financé via Kickstarter, un procédé bien rôdé par Justin Gray et Jimmy Palmiotti : l’occasion de réunir l’équipe créative de Jonah Hex au sein de cette anthologie, forcément de qualité variable selon les segments. La première histoire fonctionne sur un canevas classique de vengeance sanglante, se focalisant sur un vieux tueur à gage enquêtant sur la disparition de sa petite fille. Elle est assez convenue et prévisible au final, malgré la connaissance des codes du genre manifeste chez ces deux auteurs. Le tout est visiblement plus réussi au niveau du dessin et de la colorisation, en ce qui concerne l’atmosphère urbaine plus largement. Le second récit fonctionne mieux, mêlant le voyeurisme et la découverte de soi dans le parcours de cette flic cherchant sa voie, avec un choix risqué façon "Fenêtre sur cour/Body Double" mais avec forcément plus de luxure. Au rayon des réserves, l’histoire a tendance à être quelque peu desservie par le style un peu trop lisse de Juan Santacruz, mais pas déplaisant en soit car il semble plus à son aise dans les scènes d’action que dans celles qui requièrent plus de sex-appeal. Une histoire courte plus anecdotique prend ensuite le relais. Elle se concentre sur un duo de femmes qui fonctionnent sur une logique radicale, jouant tour à tour les tentatrices et les mantes religieuses. Toutefois au niveau de la thématique, c’est cette partie qui use le plus l’aspect à la fois sulfureux et sanglant, et donc le plus proche de ce que laisse présager le titre. La suivante délaisse l’époque contemporaine pour se concentrer sur le destin d’un dresseur de chien russe qui se retrouve enrôlé de force à participer à la seconde guerre mondiale en raison de ses capacités. C’est certainement la plus intéressante sur le plan graphique grâce à Rafa Garres qui sort aisément du lot via son jeu sur les déformations et les effets de texture. Ce côté organique dans la représentation du relief amplifie l’immersion dans la narration. Ce style est le plus à même de traduire visuellement la rudesse de l’environnement (un bon choix du coup de la part des éditeurs de Marvel de l’avoir choisi pour un épisode de Thor). Ce volume se conclut sur une histoire déjà moins originale, relatant la carrière sordide d’un tueur psychopathe impuni, illustré par Vanesa R. Del Rey dont le style rappelle parfois celui de Nick Dragotta avec moins de finesse. Un recueil inégal dans l'ensemble, qui se laisse lire tout de même malgré cette impression qu'il manque une ligne directrice plus marquée. Ce volume est donc à réserver aux aficionados de ces deux scénaristes.

En bref

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