"Mon fils aîné est le diable en personne. Dès l'enfance, Thanos fut une source constante de problèmes. Puis sa mère mourut dans un horrible accident. Du moins, c'est ce que nous pensions car il s'avéra que Thanos l'avait assassiné. Il n'avait alors que 10 ans. Huit ans plus tard, il tua une jeune fille après l'avoir tourmenté une semaine entière. La découverte de son corps fut un véritable...cauchemar". C'est ainsi que Mentor décrivit les méfaits de son fils au Silver Surfer, peu après le retour de Thanos orchestré par son créateur Jim Starlin au début des années 90. "L'Ascension de Thanos", c'est l'ascension d'un serial-killer, dans un monde scientifiquement avancé qui n'a pas connu la mort depuis des siècles. La construction du récit respecte les étapes de la naissance d'un tel monstre, et le scénariste Jason Aaron, qui cisèle comme à son habitude d'excellents dialogues et récitatifs, évolue comme un poisson dans l'eau dans ce genre d'atmosphère violente et poisseuse. Noir, c'est noir... Et pourtant, comme lors de ma première lecture en kiosque, je n'ai pas été totalement emballé par cette mini-série, pourtant plus que correctement emballée par le barbu de Marvel (dont j'apprécie énormément le travail sur "Thor" et "Star Wars", pour ne citer que ces deux titres). Cette évocation des grandes étapes de la vie du Titan Fou reste un peu trop à la surface des choses et souffre en plus de quelques lenteurs. Il y vraiment très peu de surprises et/ou révélations, et le twist final concernant sa relation avec sa bien-aimée la Mort me laisse toujours aussi dubitatif, surtout par rapport au passé du personnage. Graphiquement parlant, on retrouve un Simone Bianchi plus lisible au niveau de la mise en page que lors de certains de ses travaux précédents. Mais ce n'est pas cet album qui me réconciliera avec son style que je trouve toujours aussi peu agréable à l'oeil. Et son Thanos manque terriblement de la puissance requise...