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Critique de Annihilators

par Marko le mer. 23 mars 2016 Staff

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Avec ces deux mini-séries, Abnett et Lanning apportent une touche finale à leur longue saga cosmique, qui aura rivalisé sans peine avec la plupart des events Marvel des années 2000, se payant le luxe de relancer de fort belle manière la série des Gardiens de la Galaxie, pavant la voie au film de Marvel Studios tout en réintroduisant certains éléments propres à la version de Steve Gerber. Le ton est donné avec une introduction In medias res, faisant la part belle à l’action et aux rebondissements, commençant là où le one-shot “Thanos Imperative: Devastation” s’était arrêté. Cette équipe se démarque par sa composition de poids lourds cosmiques, les champions de leurs mondes respectifs, l’artillerie lourde en somme plutôt que les seconds couteaux sacrifiables (si les Gardiens étaient un équivalent de la Suicide Squad et des Sept salopards alors les Annihilators sont plus proches du calibre de la Justice League). À bien y regarder, cette équipe rappelle rétrospectivement les Star Masters de Gruenwald, une éphémère équipe des années 90 guère plus durable que les Champions, et dont la composition comprenait déjà Quasar, le Surfeur d’argent et Beta Ray Bill. Ayant finalement accompli le souhait de Star-Lord, ils constituent ensemble une force de frappe préventive, même si dans les faits ce genre de situation a tendance à ne pas durer dans une logique de mécanique dramaturgique (les héros n’arrivant pas à avoir systématiquement le dessus sur leurs adversaires). Après avoir chamboulé de fond en comble le versant cosmique de l’éditeur, les deux scénaristes ramènent une menace que l’on croyait ne plus revoir, à savoir les Spectres noirs, devenus l’ombre de ce qu’ils étaient (arborant toujours leur redesign des années 80 signé Bill Sienkiewicz). Ce retour n’est pas anodin puisqu’il permet de convoquer tout la mythologie affiliée à la série Rom Spaceknight, bien connue des lecteurs de Strange. Le duo de scénaristes connait manifestement ses classiques comme en témoigne l’utilisation de personnages tels que le Docteur Dredd ou Brandy Clark, avec toutefois une certaine ombre au tableau, à savoir l’absence de Rom remplacé du coup par Ikon, qui apporte une note d’humour bienvenue en particulier dans sa façon de faire du gringue à Quasar. Ce n’est de toute façon pas comme si les scénaristes avaient le choix, vu que « tête de grille-pain » pour reprendre l’expression affectueuse des fans, n’est de toute façon plus disponible pour Marvel depuis longtemps (IDW a repris le flambeau du personnage sans son background qui reste dans l’escarcelle de la maison des idées). Toutefois cette absence contraignante est finalement plutôt bien gérée, participant à renforcer son statut légendaire de figure mythique, jamais mentionné par son nom mais dont l’ombre plane constamment sur le récit. Tan Eng Huat s’occupe de la partie graphique, avec un style énergique, et un sens de l'exagération musculaire qui fonctionne bien dans ce cadre blockbuster, l’artiste ayant à son actif sa participation à d’autres excellents runs (X-Men Legacy de Spurrier, Ghost Rider de Aaron). La seconde série de facture plus classique (l’habituel imbroglio avec les héros terriens qui n’apprécient guères ces shérifs cosmiques qui empiètent sur leur territoire) renoue avec l’héritage de Starlin une fois de plus, avec le retour du Magus, cet Adam Warlock alternatif venu d’un autre temps, véritable incarnation sinistre d’un futur dont la concrétisation doit être impérativement évitée, tel le Maestro de Future Imperfect pour le géant de jade. Là où cela devient plus intéréssant, c’est dans la manière dont le Magus s’incarne, à la façon d’une entité qui prend le contrôle d’un groupe, formant une intelligence collective, tous les possédés étant reconnaissables en raison de leurs cheveux blancs (à la manière du film « Le Village des damnés » qui est cité explicitement). En guise de bonus très appréciable, on retrouve également dans ce volume le back-up consacré à l’inséparable duo formé par Rocket Raccon et Groot, dans des aventures trépidantes portées par un registre plus léger et fun, qui s’accorde très bien avec le style cartoony de Timothy Green II. On y retrouve même une certaine vibe 80’s qui s’accentue avec la reprise des éléments de la mini-série originelle de Bill Mantlo et Mike Mignola. Vu le sujet, il est assez logique de retrouver dans cette histoire déjantée un personnage indissociable des X-Men d’Art Adams, ayant en commun cet aspect fun et décomplexé, que l’on retrouve par le biais de l'aspect mercantile du Mojoworld, tourné en dérision tout du long (ainsi que l’obsession de l’audimat). Dans l'ensemble, ces deux séries constituent une bonne conclusion à cette période cosmique très satisfaisante dans sa globalité (ma préférence allant à War of Kings et Annihilation: Conquest).

En bref

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