Mike Mignola, le papa de l’univers d’Hellboy, est féru de l’univers ésotérique de H.P. Lovecraft. Il n’est d’ailleurs pas rare que l’homme fasse souvent des clins d’œil à Cthulhu à travers ses différentes œuvres. Et justement, « La malédiction qui s’abattit sur Gotham » se pose comme son adaptation lovecraftienne de Batman. Début du 20ème siècle, parti dans le grand nord à la recherche de l’expédition Cobblepot, Bruce va retrouver un survivant tombé dans la folie face à un mur en glace qui semble retenir un énorme monstre tentaculaire. L’ayant sauvé après avoir explosé le mur, la famille Wayne revient sur Gotham et va devoir enquêter sur un mal étrange impliquant un gros danger lié à la découverte dans les glaces. Cette enquête poussera Bruce Wayne à devenir bien plus que Batman… malgré lui. A travers cette œuvre, Mike Mignola, aidé par Richard Pace, crie tout son amour envers Cthulhu en réussissant le pari à mélanger cette mythologie avec celle de Gotham. En ce sens, j’ai été happé dans la découverte de ce Gotham des années 20 et ces versions pseudo steampunk des personnages gothamiens. L’ambiance noire du récit y est aussi pour beaucoup. On découvre une enquête glauque où la magie et la nature humaine font rarement beau ménage. J’ai été aussi surpris par la noirceur du récit où la mort des personnages importants n’est pas rare, d’ailleurs, même la figure Bruce Wayne va être fortement impactée par ce récit de manière surprenante… voire dérangeante : exactement le ton qu’il fallait pour cette série. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas Mike Mignola qui illustre cette histoire mais Troy Nixey. L’artiste ne semble pas vraiment à l’aise pour dessiner des êtres humains souvent déformés faute d’une certaine précision. Mais visuellement, il reste dans le style de l’artiste star avec une belle maitrise des ombrages aux airs gothiques et un réel talent pour dessiner les démons, monstre et autres créatures tentaculaires. Au final, ça fonctionne assez bien lorsque le récit bascule complètement dans le surnaturel faisant honneur à Mike Mignola même si ce récit aurait pu connaitre un autre dessinateur, Richard Pace, qui aurait apporté plus de finesse. A noter, pour les fans du papa d’Hellboy, Urban nous permet de découvrir un dernier épisode de Batman dessiné par ce dernier dans le même genre que le récit principal : une lecture anecdotique mais toujours appréciable. « La malédiction qui s’abattit sur Gotham » est un véritable hommage réussi par Mike Mignola envers les œuvres de H.P. Lovecraft. Le récit parvient à mélanger le ton de cet univers et celui de Gotham pour donner lieu à une enquête noire haletante à la conclusion troublante et surtout marquante. L’histoire aurait pu être mieux illustrée mais elle garantit tout de même un excellent moment de lecture. Fan de Cthulhu et d’histoires de magies noires, ce comic-bbok est fait pour vous !

En bref

7
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