On pourrait facilement remplacer le vieil adage par : « Le Batman est mort, vive le Batman ! ». Car peu de temps après la disparition de Bruce Wayne lors de sa bataille contre le Joker dans les profondeurs de Gotham, un nouveau Batman fait déjà son apparition, accompagné évidemment, de son lot de soucis. La réflexion donnée dès le début de ce tome c'est, est-ce que le scénariste Scott Snyder y croit lui-même à ce renouveau ? L'idée n'est déjà pas nouvelle, puisque Batman a déjà eu son lot de remplaçants, en les personnes de Nightwing ou Jean-Paul Valley. De plus, quelques phrases parsemées dans l'action m'attirent dans ce sens : - dès la première image : «  c'est l'idée la plus idiote de toute l'histoire de Gotham », - on se moque du nouveau costume : «  mais on ne dirait pas Batman, on dirait... un Bat-Lapin, un Robot-Bat-Lapin ? » Certes, ses dires sont tous prononcés par le porteur du nouveau costume sceptique, mais le fait que lui-même n'y croit pas (ou le scénariste) ne joue pas en sa faveur, le tout amplifié d'une extraordinaire transformation physique dénaturant le personnage d'origine (les cheveux en crête !). On aime la prise de risque, mais on ressent déjà qu'elle ne restera pas dans la légende, surtout avec le retour d'un protagoniste principal à la fin qui achèvera la vraie « mascarade » (titre à l'origine du Batman tome 7). Du coup, on se replie d'une manière presque viscérale sur le premier et dernier chapitre représentant les aventures du vrai Batou. Le premier, soit Batman 44, a, en plus de raconter une belle histoire, le loisir de nous créer un nouvel ennemi qui a toute sa place à Gotham et que l'on reverra vite. L'annuel, quand à lui, nous montrent les plus charismatiques ennemis de Bruce avec de bonnes idées bienvenues, malgré un goût de déjà vu forcément, mais dans ce tome perturbant nos habitudes, on apprécie forcément beaucoup. J'ai bien peur que le nouveau Batman soit vite oublié comme ses prédécesseurs, on ne remplace pas la légende impunément on dirait, mais le volume neuf contenant la deuxième partie nous le confirmera ou non. En attendant, rien que pour le premier chapitre et la prise de risque, ce volume reste digne d'intérêt.