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Critique de Veil #1

par Marko le mar. 21 juin 2016 Staff

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Dark Horse n’ayant plus accès à la franchise Star Wars, il a bien fallu un peu de sang neuf pour relancer l’éditeur dans un nouvel élan, avec un nouvel cheptel d’auteurs, afin de ne pas se contenter seulement du "Mignolaverse" et des adaptations en tout genre. À l’instar de son compère Ed Brubaker sur Velvet, le scénariste virtuose de Gotham Central s’essaye à un changement de registre, sauf qu’il est nettement moins en forme que sur son autre titre indé Lazarus. Il faut dire ce qui est : on a connu Greg Rucka plus inspiré. Cette tentative d'incursion dans un genre autre que le polar est certes louable, mais cette sortie temporaire de sa zone de confort n’est pas vraiment aboutie et assez anodine, sitôt lu sitôt oublié. En tant que spécialiste des personnages de femme fortes au caractère bien trempé digne de la Tornade de Claremont et de la Furiosa de George Miller, il dépeint une héroïne qui ne se distingue ici pourtant pas beaucoup, à l’exception de ses pouvoirs et de l’attraction qu’elle exerce sur tous les représentants de la gent masculine qu’elle a le malheur de croiser. Elle se retrouve dans un cadre plutôt hostile, qu’il s’agisse des commanditaires de l’expérience et de l’adepte de la magie noire mal intentionné, qui ont en commun de considérer Veil comme un objet ou moyen d’arriver à leurs fins, n’accordant aucun intérêt à son libre arbitre. Le seul qui relève le niveau est un jeune homme prénommé Dante (subtilité quand tu nous tiens) qui est le premier à la considérer véritablement comme une personne, en tout cas le seul qui a coeur de l’aider dans son émancipation, malgré sa véritable nature qui n’incite pas à la confiance de prime abord. Il y avait pourtant de quoi faire avec la perte de mémoire mais ce terrain est peu exploré au profit d’une construction narrative très classique qui ne sort guère des sentiers battus et des poncifs du genre. L’ensemble est du coup prévisible et jamais surprenant, répondant à un cahier des charges de passages obligés, avec des personnages de l’ordre des archétypes qui font ce que l’on attend d’eux. Le constat est plus positif du côté de la partie graphique, avec les planches de Toni Fejzula inventives dans les choix de cadrages et des effets de matières. Au final un essai peu concluant, qui ne l’a pas empêché par la suite de tenter une autre incursion dans le registre du fantastique, en mettant plus l’accent sur l’aspect polar cette fois, avec la série Black Magick, plus aboutie dans l’ensemble, et qui tient ses promesses avec une équipe créative de haut vol qui se retrouve également à prendre les rênes de la nouvelle série Wonder Woman.

En bref

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