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Critique de Manifest Destiny #1

par Le Doc le jeu. 14 juil. 2016 Staff

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"C'est notre destinée manifeste de nous déployer sur le continent confié par la Providence pour le libre développement de notre grandissante multitude." La phrase qui ouvre cette chronique est la traduction d'une ligne d'un article écrit par le journaliste new-yorkais John O'Sullivan en 1845. Dans ce papier, O'Sullivan s'est servi de l'expression "Destinée Manifeste" ("Manifest Destiny") pour souligner l'aspect "divin" (et donc par extension amener une véritable justification) de l'expansion de la nation américaine, l'apport du progrès, de la démocratie et de la civilisation à l'Ouest Sauvage. Cette idéologie a surtout été défendue à partir des années 1840, mais le scénariste Chris Dingess, même s'il ne détaille pas pour le moment l'emploi de ce terme, l'applique ici à la première expédition américaine, celle commandée par les capitaines Lewis et Clark de 1804 à 1806. Initiée par Thomas Jefferson, le troisième président des Etats-Unis, l'expédition Lewis & Clark avait pour but d'étudier les tribus amérindiennes, ainsi que la faune et la flore (ce qui est justement le titre V.F. de ce premier album publié par Delcourt) de ces contrées inexplorées. Après quelques mois, Lewis, Clarke et leurs hommes furent rejoints par la jeune amérindienne Sacagawea, guide de la tribu Shoshone qui deviendra un élément déterminant de cette aventure. La bande dessinée de Chris Dingess (qui vient de la télévision...il a notamment travaillé sur les séries "Being Human" et "Agent Carter") et Matthew Roberts revisite ce voyage sous l'angle du fantastique. La réalité historique est utilisée en toile de fond (on retrouve par exemple l'arrivée de Sacagawea et de son mari le trappeur Toussaint Charbonneau ainsi que la mort d'un des membres de l'expédition...sauf que cette version comics de l'expédition se révèlera beaucoup plus mortelle), mais très vite les auteurs confrontent leurs personnages à une série de mystères qui prennent la forme de phénomènes et de créatures toutes plus étranges les unes que les autres. Cette introduction se fait de manière très efficace, avec un suspense bien dosé, une bonne progression dramatique (malgré quelques légères chutes de rythme) et des scènes d'action violentes et haletantes. La dynamique entre les capitaines Lewis et Clarke est bien écrite, le duo fonctionne et je les trouve bien caractérisés, dans l'accomplissement de leurs fonctions, dans leur rôle respectif (le soldat et le savant) et leurs réactions sur le terrain et même dans les non-dits. Les dessins de Matthew Roberts, qui m'ont parfois un peu rappelé ceux de Tony Moore, sont de bonne tenue, même si la qualité de certaines planches est variable (il n'est en tout cas pas toujours aidé par la colorisation). C'est donc parfois un peu faible dans la finition, mais les décors sont riches, les designs des créatures sont accrocheurs et variés, avec un côté organique qui renforce leur potentiel horrifique, et l'atmosphère générale est prenante. Mélange réussi d'aventures, de fantasy et d'horreur, ce premier tome de "Manifest Destiny" pose bien les bases de cette aventure fantastique, avec une mythologie prometteuse. Et le voyage ne fait que commencer...

En bref

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