Alors que Jesse et compagnie se dirigent tout droit vers Monument Alley pour poursuivre leur recherche de Dieu, nos chers héros vont être reçus de manière musclée par Herr Starr avec le Saint Graal et surtout le saint des tueurs ! Cette rencontre s’avérera sanglante et lourde de conséquence pour la suite des aventures du prêtre itinérant ! Ce 4ème volume contient peu de numéros de la série principale (7 numéros) et pourtant, ces épisodes sont très marquants. Forcément une telle confrontation annonçait un sacré massacre (qui sera confirmé d’ailleurs), mais Garth Ennis l’amène toujours avec bouffonnerie rendant le ton léger et sacrément fun. Reste que la conclusion de cet affrontement sera surprenante et bouleversera la dynamique du groupe et de cette « bromance ». Cet album propose aussi 3 one-shots qui s’intéressent à différents personnages marquants de la série. Le premier narre l’essor d’Herr Starr, le second fournit les raisons de l’apparence de tête-de-fion et le dernier est un pur récital de Garth Ennis avec un récit sur Jody et TC qui s’occupait de Jesse à l’époque. Bien que les 2 premiers soient plaisants à lire, j’avoue avoir eu beaucoup de plaisir à lire ce dernier récit délirant où j’ai retrouvé tous les points forts de l’auteur avec notamment sa bouffonnerie bien dosée, son lot de violences à peine mesuré et ces caractères fleuris « légèrement » excessifs qui permettent de critiquer allégrement certaines attitudes : un vrai régal ! Pour le reste, c’est dans l’esprit dans la série. On alterne entre rire et tension, le tout avec un soupçon de réflexion à travers les différents protagonistes de la saga. Outre l’excellent Dillon toujours au firmament de son art sur la série principale, ce volume accueille 3 dessinateurs pour les épisodes annexes. Peter Snejbjerg, sur le premier récit, a un style très proche de l’artiste régulier plaçant le titre dans la continuité graphique de « Preacher ». Par contre le second, Richard Case, a un trait très anguleux qui convient aux origines de tête-de-fion vu la violence psychologique que ce récit livre. Enfin, Carlos Ezquerra, sur le dernier récit, amène des planches plus granuleuses apportant plus de vigueur à ses planches et faisant des merveilles pour ce bayou… quelque peu violent. Ce quatrième volume de « Preacher » est dans la lignée des précédents volumes. L’auteur poursuit son road trip rythmé par les scènes comiques et d’actions. Mais il a aussi bouleversé la dynamique de ce trio attachant. Le tout est agrémenté de récits indépendants qui ajoutent de la superbe à la saga : incontournable, évidemment !